Grand angle : 750 milliards !

Selon le journal britannique The Guardian, le coût du conflit libyen depuis 2011, date de la chute de l’ancien régime, s’élève à 750 milliards de dollars. Un montant qui donne la pleine mesure de l’ampleur du désastre causé par l’intervention étrangère en vue d’éliminer Mouammar Kadhafi. Mais le plus inquiétant est que les parties au conflit ne semblent pas vouloir mettre un terme à la crise. Car si la date du 24 décembre 2021 a été fixée pour la tenue d’élections nationales, rien n’indique pour autant que ce rendez-vous électoral sera honoré. Et pour cause, le processus politique n’avance pas au rythme souhaité. Des obstacles sont régulièrement mis sur le chemin qui doit conduire à une paix définitive et durable. Cette semaine, la représentante par intérim du SG de l’ONU pour la Libye a appelé les participants à la deuxième réunion virtuelle du comité consultatif du Forum du dialogue politique à accélérer l’unification du pouvoir exécutif, car, a-t-elle indiqué, ce pas est indispensable pour sortir de l’impasse. Ces derniers ont annoncé qu’ils poursuivront le dialogue lors des prochains jours et qu’ils tiendront des réunions directes à Genève la semaine prochaine. C’est dire que si les progrès enregistrés sont à saluer, il reste aussi que cette incapacité à dépasser certaines lignes suscite quelques inquiétudes. D’autant que nombreux sont ceux qui soulignent que le cessez-le feu obtenu le 23 octobre dernier sous l’égide de l’ONU demeure fragile et qu’il n’est pas à l’abri d’une remise en cause de la part des parties signataires. Du reste, l’éventualité que l’ONU puisse envoyer de nouveaux observateurs pour assurer le suivi de ce cessez-le feu et l’imposer sur le terrain, en témoigne. Mais il est vrai que la présence sur le sol libyen de quelque 20.000 soldats ou mercenaires étrangers complique son respect par les belligérants. Cette situation a fait dire au directeur du centre pour le Dialogue Humanitaire, lors d’un récent débat, que la réactivation du rôle des pays voisins dans la recherche du règlement du conflit s’avère indispensable. Et de souligner que la situation en Libye est fragile en dépit des améliorations enregistrées grâce aux efforts de la représentante par intérim du SG de l’ONU. C’est pourquoi, selon lui, «c’est le moment pour l’Algérie de jouer un rôle clé et pousser les parties en conflit dans la dernière ligne droite du processus politique». Mais il se trouve que des parties qui, assurément, ne veulent pas du retour de la paix en Libye, tentent d’entraver les efforts déployés par Alger en vue d’aider les libyens à se réconcilier et résoudre la crise qui déstabilise toute la sous-région.
Nadia K.

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