
Les manœuvres militaires de la Russie inquiètent, notamment aux États-Unis. Dimanche, le secrétaire d'État américain, Antony Blinken, a mis en garde Moscou. En effet, Washington ne cachent pas son inquiétude. Lors d’une interview sur la chaîne NBC, le secrétaire d'État américain a dit surveiller la situation entre la Russie et l’Ukraine de très près. Antony Blinken explique qu’il n’y avait pas eu autant de troupes russes à la frontière depuis 2014. À l’époque, la Russie annexait la Crimée et soutenait un conflit armé dans la région du Donbass. Aujourd’hui, le chef de la diplomatie américaine met en garde Moscou contre toute nouvelle agression contre son voisin. «La question est de savoir si la Russie va continuer à agir de façon agressive et irresponsable. Le président a été clair : il y aura des conséquences», a-t-il dit. Durant le week-end, Oleksiy Arestovitch, le président de la délégation ukrainienne au groupe de contact de Minsk qui négocie avec les Russes, a déclaré qu’il s’attendait à une invasion territoriale «à grande échelle» de la Russie, sur le territoire ukrainien. La crainte d'un nouveau conflit commence à se faire sentir chez les Ukrainiens. Samedi, un nouveau soldat ukrainien a été tué, alors que Volodymyr Zelensky s’est rendu en Turquie, pour s’assurer du soutien de Recep Tayyip Erdogan. De son côté, Antony Blinken ne précise pas quelle serait la nature de la réponse de Washington en cas d’opération militaire russe. Mais il a assuré être en contact permanent avec les alliés européens des États-Unis sur ce dossier. Par ailleurs, la Turquie a également annoncé que Washington enverrait dès cette semaine deux navires de guerre vers la mer Noire. Une information non confirmée par le Pentagone qui s’est contenté d’expliquer qu’il était tout à fait habituel d’envoyer des navires dans la région. Pour le général Ben Hodges, ancien commandeur en chef de l’armée américaine en Europe, ce serait la mer Noire l'objectif de la Russie. Il a estimé que le Donbass n’était qu’une diversion. La Russie pourrait envahir le sud de l’Ukraine pour couper Kiev de son littoral, selon lui. Désormais, l’attention se porte sur le discours annuel de Vladimir Poutine devant l’Assemblée fédérale, le 21 avril, les jours qui le précéderont pourraient être cruciaux pour l’avenir de l’Ukraine.