Conflit du Tigré : Washington impose des restrictions économiques à Addis-Abeba

Les Etats-Unis ont annoncé dimanche dernier qu'ils imposaient un éventail de restrictions sur les aides économiques et sécuritaires à l'Ethiopie en raison des atrocités commises dans la région du Tigré, ainsi que des restrictions de visa visant des représentants éthiopiens jugés responsables de la crise. Dans un communiqué, le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, a déclaré que Washington prenait ces mesures avec l'objectif d'avancer vers une sortie de crise, ajoutant qu'il était temps que la communauté internationale agisse. Les affrontements dans le Tigré ont fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés depuis novembre dernier. En avril, l'administration américaine avait pressé l'Ethiopie d'accélérer le retrait des troupes érythréennes impliquées dans le conflit. «Le peuple au Tigré continue de souffrir de violations des droits humains, d'abus, d'atrocités, et a urgemment besoin d'une aide humanitaire qui est bloquée par les militaires éthiopiens et érythréens ainsi que par d'autres acteurs armés», a déploré le secrétaire d'État américain Antony Blinken dans un communiqué. Les restrictions de visa visent «d'actuels ou d'anciens responsables gouvernementaux éthiopiens ou érythréens, des membres des forces de sécurité et d'autres personnes pour inclure des forces régionales et irrégulières de l'Amhara et des membres du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF)», selon lui.
«Les États-Unis prévoient néanmoins de poursuivre leur aide humanitaire dans les domaines comme la santé, l'alimentation et l'éducation.» Les États-Unis condamnent dans les termes les plus forts les tueries, les déplacements forcés, les violences sexuelles systémiques et les autres violations et abus des droits humains», a insisté M. Blinken. «Nous sommes également horrifiés par la destruction de biens publics comme les points d'eau, les hôpitaux et les infrastructures médicales qui se produisent au Tigré».
La situation actuelle au Tigré est «horrible», avec de nombreuses personnes qui meurent de faim et des viols qui se multiplient, avait dénoncé le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, lui-même originaire de cette région, lors d'un point presse le 17 mai.

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