Alors que la famine et les tueries font des ravages à Ghaza : Les négociations sur le cessez-le-feu dans l’impasse

Plus de 2.000 Palestiniens de Ghaza sont tombés en martyrs, dont de très nombreux enfants, et près
de 9.000 autres blessés depuis le début du nouveau cycle de négociations à Doha, le 6 juillet dernier.

Les seuils extrêmes atteints par la catastrophe humanitaire à Ghaza et la presque unanime indignation qui dans le monde appelle à la conclusion immédiate d’un cessez-le-feu n’ont finalement eu aucun effet sur le processus de négociations en cours à Doha. Donald Trump, qui depuis vingt jours parie régulièrement sur un accord « la semaine prochaine »,  a en quelque sorte achevé le processus, hier, en déclarant : « Le Hamas ne veut pas d’accord ». 
Entamé depuis le 6 juillet dernier, le nouveau cycle devait théoriquement formaliser un consensus international sur la nécessité d’arrêter les tueries et de secourir des populations précipitées dans une terrible agonie après plus de quatre mois de blocus alimentaire. Mais 20 jours et des milliers de martyrs après, les négociateurs et les médiateurs sont, non seulement incapables d’annoncer une quelconque bonne nouvelle pour les damnées de Ghaza, mais envoient plutôt des signaux selon lesquels les pourparlers sont dans l’impasse.   
Dans un communiqué rendu public tard jeudi dernier, le Mouvement de résistance palestinien, Hamas, a été de nouveau contraint d’affirmer, que contrairement à ce que prétend le gouvernement sioniste et l’envoyé spécial américain au Moyen-Orient,  Steven Witkoff,  il continue à s’engager dans les négociations   avec « responsabilité et une grande souplesse », et que son plus grand objectif est de parvenir le plus tôt possible à « un accord qui mette fin à l’agression et aux souffrances de notre peuple ».
 Le plus proche conseiller de Trump avait en effet indiqué quelques heures auparavant que la dernière réponse des négociateurs palestiniens démontrait un « manque de bonne foi malgré les efforts importants des médiateurs ». Le gouvernement sioniste pour sa part, a décidé du retrait de ses négociateurs, invoquant à quelques nuances près, les mêmes allégations. Les accusations sont infondées, affirme le mouvement palestinien soutenant qu’« après de vastes consultations avec les factions palestiniennes, les médiateurs et les pays amis », il avait « positivement répondu à tous les commentaires reçus », et renouvelant son « engagement sincère à assurer le succès des efforts des médiateurs et un engagement constructif avec toutes les initiatives présentées ». 
Mais la partie américaine semble bien décidée à « explorer des voies alternatives pour libérer les otages », selon Steve Witkoff dont l’entourage annonce un nouveau cycle de discussions  avec des dirigeants  du  Moyen-Orient sur la question. 
Si les négociations semblent avoir abouti à un accord de principe sur l’échange de prisonniers et la durée de la trêve projetée (60 jours), la pierre d’achoppement est restée cette question cruciale des cartes du retrait des troupes israéliennes du territoire. 
Mais en dehors des salons feutrés de Doha, l’enfer continue de s’abattre sur les populations de Ghaza où la malnutrition et la famine entrent désormais dans sa phase exponentielle. 
Dans une récente publication de l’ONU, citant M. Philippe Lazzarini, le chef de l’agence des Nations Unies pour les réfugiés en Palestine, (UNRWA), il est mentionné :  « Les habitants de Ghaza ne sont ni morts ni vivants, ce sont des cadavres ambulants ». L’organisation internationale note que « le rythme des décès liés à la malnutrition s’accélère. Une quinzaine de Palestiniens, dont quatre enfants, seraient morts de faim au cours des dernières 24 heures, portant le total depuis le début de la guerre à 101 personnes ». 
Une situation par ailleurs confirmée par le bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA), qui indique que la malnutrition infantile dans l’enclave a atteint un seuil critique.                                                
 
M. S. 

 

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