Accord de paix et de réconciliation au Mali : Réunion du comité de suivi

Le gouvernement et les groupes signataires doivent se réunir jusqu’à la fin de la semaine pour, justement, permettre de relancer l’application de l’Accord. Une réunion souhaitée aussi par les partenaires internationaux du Mali et la médiation internationale dont l’Algérie est le chef de file. Dimanche dernier, le président Abdelmadjid Tebboune avait indiqué lors de sa rencontre périodique avec la presse nationale que le règlement des problèmes auxquels fait face le Mali passe par la mise en œuvre de l’accord de paix et de réconciliation signé en 2015. Il ajoutera que  «tant que cet accord issu du Processus d’Alger n’a pas été mis en œuvre, les problèmes auxquels est confronté le Mali perdureront, car le pourrissement de la situation est tel que n'importe qui s'arroge le droit de s'immiscer dans les affaires de ce pays». C’est dire que cette réunion de niveau décisionnel entre le gouvernement, les Mouvements signataires et les parties prenantes de l’accord répond à une nécessité soulignée une nouvelle fois par le président Tebboune. Durant cinq jours, les participants vont aborder des questions liées au quota à octroyer aux ex-combattants pour leur intégration dans le corps des Forces armées et de sécurité du Mali mais aussi des questions institutionnelles et politiques. Pour le chef du gouvernement, Choguel Kokalla Maiga, qui préside la réunion «il s’agira de se focaliser sur certains aspects de la mise en œuvre de l’accord que nous voulons intelligente, stratégique et porteuse de solutions de compromis dynamiques pour permettre à tous les Maliens de cheminer ensemble dans la voie de la paix durable, de la stabilité, de la cohésion nationale et du vivre ensemble». Selon lui, «la rencontre de par son niveau et son caractère décisionnel est attendue par l’ensemble du peuple malien mais aussi par tous les amis du Mali et de la communauté internationale». Pour le chef du gouvernement malien les décisions concertées, consensuelles que les parties signataires sont appelées à prendre contribueront «sans nul doute» à la mise en œuvre de la refondation de l’Etat, au renforcement de l’unité des forces armées et de sécurité, à l’amélioration de la sécurité sur l’ensemble du territoire national et au retour des réfugiés obligés de fuir en raison de l’insécurité. S’adressant aux mouvements signataires, il dira que la réunion doit par des «nécessaires compromis et de concessions permettre de dégager la voie pour finaliser les processus du DDR afin d’éviter aux ex-combattants toute forme de menace et surtout la tentation de rejoindre les groupes terroristes. Il a en outre rappelé que «lors la 45e session du CSA, le gouvernement a annoncé l’intégration d’une première tranche de 13.000 ex-combattants, issu des groupes signataires pour l’année en cours, une deuxième tranche, 13.000 à échelonner sur les deux ou trois prochaines années». Pour sa part, Fahad Ag Almahmoud, président de la Plateforme des Mouvements du 14 juin d’Alger, a saisi cette occasion pour rappeler l’urgence de la situation qui prévaut dans tout le pays . «C’est le moment de se donner la main pour y faire face», a-t-il déclaré. De son côté, le chef de la Délégation de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA), Attaye Ag Mohamad a estimé que «cette rencontre doit insuffler un nouvel élan et une plus grande considération à l’accord». Il réaffirmera aussi «l’engagement de la CMA à contribuer autant que nécessaire et autant que possible à la prise de décisions consensuelles, claires, pratiques et rapides à exécuter».

Nadia K.

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