
Les pourparlers, consacrés exclusivement au dossier du nucléaire, ont duré en tout près de quatre heures, selon la télévision d’État iranienne, qui ajoute qu’un autre rendez-vous est pris pour le samedi 26 avril, dans la capitale omanaise.
Les diplomaties iranienne et américaine ont tenu, hier, leur deuxième session de négociations indirectes dans la capitale italienne Rome, et se sont séparées pratiquement sur les mêmes appréciations d’échanges «constructifs» qui avaient conclu le premier round mené il y a une semaine à Mascate, dans le sultanat d’Oman. C’est ce que rapportent des médias iraniens, dont l’agence Tasnim, qui précise que les pourparlers se sont déroulés à la résidence de l’ambassadeur d’Oman à Rome, signifiant ainsi que la médiation reste assurée par le sultanat. «C'était une bonne réunion et je peux dire que les négociations avancent», a pour sa part déclaré aux médias, le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Aragchi. Sur le même mode d’échanges que lors de la précédente session, le chef de la diplomatie omanaise a dû, là aussi, aller et venir entre les deux délégations installées dans des pièces séparées et conduites, côté iranien, par le ministre des Affaires étrangères, Abbas Aragchi, et, côté américain, par le représentant personnel de Donald Trump pour le Moyen- Orient, Steve Witkoff. Les pourparlers, consacrés exclusivement au dossier du nucléaire, ont duré, en tout, près de quatre heures, selon la télévision d’État iranienne, qui ajoute qu’un autre rendez-vous est pris pour le samedi 26 avril, dans la capitale omanaise.
La méfiance toujours de mise
À la différence de la première session de samedi dernier, le rendez-vous de Rome a vu la participation du directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, selon les informations communiquées par le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaeil Baqaei, et rapportées par l’agence Tasnim. Le premier responsable de l’AIEA a, pour rappel, effectué une visite, mercredi 16 avril, en Iran, et a pu s’entretenir, outre des représentants de la diplomatie iranienne, avec des responsables de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique. À Téhéran, M. Grossi, s’adressant à des journalistes, avait indiqué que l'AIEA devait jouer un rôle actif dans les pourparlers, affirmant que l’agence est en contact avec le négociateur américain, pour étudier «comment l'Agence peut servir de pont entre l'Iran et les États-Unis et contribuer à une issue positive». Il a par ailleurs souligné que le processus de négociations entrait désormais dans une phase décisive. M. Abbas Araghchi, le ministre iranien des Affaires étrangères avait indiqué, pour sa part, sur son compte X, que «dans les mois à venir, l'Agence peut jouer un rôle important dans la résolution pacifique du dossier nucléaire iranien». S’effectuant dans un contexte global où Téhéran répète, devant les doutes et les accusations renouvelées de nombreuses diplomaties occidentales, que son industrie nucléaire reste orientée vers les usages civils, dont en premier lieu la production de l’énergie, les négociations se déroulent jusqu’à l’heure sans grandes embûches. L’Iran reste cependant méfiant vis-à-vis des intentions américaines, d’autant que les positions du Président Donald Trump et son administration, soufflant le chaud et le froid sur le sujet depuis des semaines, ne sont pas pour instaurer un climat de confiance. La semaine dernière, l’émissaire américain avait ainsi évoqué la possibilité de demander à la partie iranienne, l’arrêt pur et simple de l’enrichissement de l’uranium, voire un démantèlement total du programme nucléaire, avant de nuancer le propos, le lendemain. Or, l’industrie nucléaire est considérée comme une «ligne rouge» par Téhéran. Le chef de la diplomatie iranienne a averti, vendredi, soit la veille du rendez-vous de Rome, contre les effets négatifs des demandes «déraisonnables» de Washington.
M. S.