Avec une «épée de fer», la bête immonde continue de massacrer les Palestiniens dans l’indifférence totale des pays et des institutions dits «de droit international». Chaque jour apporte son lot de nouvelles morbides depuis Ghaza, mais aussi de Cisjordanie, où les colons enragés, appuyés par l’armée de l’occupation, partent à l’assaut des Palestiniens encore attachés à leur terre, et refusant de céder aux sionistes qui veulent créer, à tout prix, une deuxième Nakba. Inutile d’indiquer un décompte du nombre des victimes qui se comptent déjà par milliers, car l’avalanche incessante des informations fera vite oublier le chiffre d’hier.
Jusqu’à l’écriture de ces lignes, plusieurs ONG à l’image de «Save the Children» estiment qu’un enfant meurt toutes les quinze minutes à Gaza. L’ONU évalue à 1,4 million le nombre de déplacés dans l’enclave de Gaza, dont 629.000 ont rejoint l’un des 150 abris d’urgence de l’UNRWA, 2,7 fois plus que leur capacité.
Face à ce génocide, et l’énorme tragédie humaine que subit et subira encore plus le peuple palestinien, si aucune intervention n’est décidée, la position des puissances occidentales telles que l’Union européenne (UE), les États-Unis, a dépassé toutes les limites. Les présidents et premiers ministres des États-Unis, de la France, de l’Angleterre, de l’Italie, et représentants de l’Union européenne se sont précipités pour exprimer leur soutien indéfectible non pas au peuple palestinien, victime des atrocités, mais à l’agresseur impuni. Incroyable renversement de la situation est le moins que l’on puisse dire quand on impose un siège, et l’on bombarde des hôpitaux que l’on combat des «animaux humains» sans que cela provoque l’indignation internationale. Les valeurs qualifiées «d’universelles» de l’Occident, les concepts de l’intervention humanitaire, de la liberté, de la paix, de solidarité ou de justice enveloppés dans l’esprit de l’hégémonie et de néocolonialisme ne sont plus exportables. Les populations du monde, témoins de l’hypocrisie occidentale, sont dorénavant persuadées que ces concepts ne sont autres que des constructions rhétoriques destinées à vendre le projet d’une politique impérialiste usée, défraîchie et pétrifiée.
Face à la faillite morale des leaders politiques et des institutions internationales dites de «coopération», à l’image de l’ONU, CSNU, EU, OMS et l’ UNESCO, et leur dérive progressive pour se soumettre à l’idéologie sioniste, ce sont les populations qui montrent la voie de la solidarité, malgré l’inégalité du combat. Autrement dit, malgré les interdictions, la censure, et la très élastique accusation de terrorisme d’antisémitisme, les dizaines de milliers de militants des droits de l’homme, des altermondialistes, des pacifistes encadrés par les organisations de la société civile montrent qu’ils sont toujours debout et poursuivent la lutte pour le droit à la paix et la liberté du peuple palestinien.
De Stockholm, à Johannesburg, de Jakarta à Washington, d’Istanbul à La Havane, l’esprit de solidarité à travers les rassemblements et manifestations est le symbole de l’éveil de la conscience universelle, longtemps hiberné par la propagande et le mensonge de l’entité sioniste.
«Free Palestine» semble être le slogan fédérateur des hommes et femmes libres de ce monde ayant compris que l’attaque du Hamas survenait après une campagne de plusieurs décennies visant à nettoyer ethniquement les Palestiniens, comme le montrent clairement les bombardements de Gaza. Les populations qui manifestent un peu partout dans le monde font face à un constat d’inhumanité à l’égard des Ghazaouis, et des Palestiniens en Cisjordanie. Les libres de ce monde se positionnent pour qu’Israël rende le Golan à la Syrie, les fermes de Chebaa au Liban et leurs terres ancestrales aux Palestiniens qui ne sont qu’une exigence de justice. Pour les manifestants, être un anti-expansionniste ne fait pas d’eux des antisémites, d’autant plus que les vrais sémites sont ceux-là même qui ont subi plus de 4.000 tonnes d’explosifs depuis déjà plus d’un mois.
Le mouvement de solidarité internationale illustre pour qui veut savoir que le monde fait face à une faillite grave dans la mesure où ces multiples organisations et institutions internationales ne répondent plus aux nouveaux défis du siècle : l’impunité des criminels, le terrorisme d’Etat, et le mépris du droit international. Les soi-disants organismes garants de l’équilibre ont montré aujourd’hui la preuve de leurs limites et la nécessité d’une nouvelle régulation. Ce qui se passe à Gaza est la parfaite illustration que l’histoire n’est pas faite des processus linéaires : la contestation contre le déchaînement de violence des sionistes ne fera que renforcer l’intransigeance de la résistance palestinienne.
Tahar Kaidi
