
La diplomatie algérienne connaît une dynamique accélérée, afin de suivre les évolutions en cours sur les scènes régionale et internationale, selon une vision prospective à travers laquelle l'Algérie aspire à imposer sa juste place dans le cadre d'un nouvel ordre mondial multipolaire. L'Algérie, qui mise sur son poids géostratégique et ses capacités économiques pour assurer sa présence parmi les partenaires actifs dans les différents forums et groupes internationaux, a relevé, ces derniers mois, plusieurs défis internationaux importants qui viendront renforcer son équilibre diplomatique. Après avoir décroché, le mois dernier, un siège non permanent au Conseil de sécurité de l'ONU, pour la période 2024-2025, l'Algérie ambitionne de rejoindre, cette année, le groupe économique des BRICS.
Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, qui avait confirmé l'accord de la Russie, de la Chine, de l'Afrique du Sud et du Brésil pour l'adhésion de l'Algérie au groupe des BRICS, a souligné que le défi consiste à porter le produit intérieur brut du pays à plus de 200 milliards de dollars, pour prétendre rejoindre cet important groupe économique. Ainsi, la question de l'adhésion de l'Algérie aux BRICS figurait parmi les axes que le Président Tebboune a abordés avec son homologue russe, Vladimir Poutine, lors de sa visite à Moscou. La visite du ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, Ahmed Attaf, en Iran, qui a, à son tour, déposé une demande d'adhésion à ce bloc économique, a été l'occasion de faire le point sur les dossiers de candidature des deux pays pour l'adhésion au groupe, qui compte actuellement la Russie, la Chine, l'Afrique du Sud, le Brésil et l'Inde. Cette question a également été au centre des entretiens du chef de la diplomatie algérienne avec un nombre de ses homologues participant aux travaux de la réunion ministérielle du Mouvement des non-alignés en République d'Azerbaïdjan, où ils ont discuté de la situation internationale actuelle et des moyens de coordonner les efforts pour rejoindre le groupe BRICS.
À travers son adhésion à ce groupe, l'Algérie aspire à renforcer son économie nationale, comme affirmé par le président de la République, en disant que «les banques et les investissements de ce groupe rendront l'Algérie plus forte économiquement, mais aussi politiquement, étant donné sa proximité, en tant que pays non aligné, de ce groupe, qui ne cesse de gagner en puissance économique au fil des années». Par ailleurs, selon la vision stratégique du président de la République, le centre de gravité de l'économie se forme en Asie centrale, ce qui explique la concentration des efforts de la diplomatie algérienne, en grande partie, sur cette région du monde. Et c'est dans ce cadre que l'Algérie a également déposé une demande d'adhésion à l'Organisation de coopération de Shanghai, en qualité d'observateur, comme affirmé, d'ailleurs, par le ministre des Affaires étrangères Attaf, à l'agence italienne «Nova», soulignant que «la demande d'adhésion en tant que membre observateur est généralement effectuée avant d'évaluer la situation et de prendre la décision d'adhésion».
S. Ett