
Animant une conférence de presse, à l'issue des travaux du Sommet, le ministre de l'Énergie et des Mines, Mohamed Arkab, a affirmé que cela a été l'opportunité, pour les pays membres du GECF, d’enrichir les discussions et de partager les expériences pour converger vers des stratégies communes, afin de développer l'industrie du gaz et, surtout, la promotion et la préservation de cette ressource naturelle considérée comme «la solution et non pas le problème».
Dans la conférence conjointe, qu'il a animé, avec le SG du GECF, Mohamed Hamel, et le PDG de Sonatrach, Rachid Hachichi, le ministre a affirmé que «la coopération entre les pays membres du GECF et les partenaires et autres pays consommateurs est importante pour préserver le gaz comme énergie première» , ainsi que «pour le développement de l'industrie gazière afin de répondre à la hausse de la demande internationale». A cet effet, M. Arkab a évoqué «l'intérêt des contrats à moyen et à long terme dans la consolidation de l'industrie gazière, qui nécessite la mobilisation d'investissements immenses».
S'agissant de la transition énergétique et des problématiques liées au changement climatique, le ministre de l'Énergie a affirmé que, depuis la COP 24 jusqu'à la COP 28, «un changement majeur s'est opéré et le gaz n'est plus considéré comme énergie polluante».
M. Arkab a évoqué aussi «l’importance de la mobilisation de l'UTI technologique dans le développement et la décarbonisation de l'industrie de gaz». Dans ce cas, l'Institut de recherche sur le gaz (GRI), dont le siège se trouve à Alger, est considéré comme un hub pour la réflexion sur des outils, des méthodes innovantes et des réflexions sur l'amélioration
Il a présenté l'ambition de l'Algérie de «devenir un pôle énergétique central, en tirant parti des vastes réserves de gaz naturel et des capacités technologiques avancées du pays, évoquant, dans ce sillage, des investissements dépassant les 40 milliards de dollars, dont le gaz se taille la part du lion», soulignant la volonté de l'Algérie de se hisser comme partenaire sûr pour l'exportation du gaz, en le faisant transiter entre les producteurs et les marchés de consommation. Une démarche qui pourrait redéfinir la dynamique énergétique dans la région. Il cite, à titre d'exemple, «l'avancement des travaux liés au TSGP reliant le Nigéria à l'Algérie, en passant par le Niger».
M. Arkab a indiqué qu'il s'agit d'un projet structurant important et que l'Algérie en a réalisé 1.700 km, jusqu'à la région de «Ahnat (Tamanrasset)», au sud du pays, et qu'il en reste environ 1.000 km pour atteindre la région frontalière.
Par ailleurs, la décision stratégique de l'Algérie d'inviter les investissements étrangers dans son secteur du gaz naturel est l'illustration d'une approche multidimensionnelle et ambitieuse de sa politique énergétique et le développement de son économie.
En invitant les investisseurs internationaux et des pays membres à participer aux projets du secteur énergétique algérien, en particulier dans le secteur du gaz naturel, «l'Algérie ouvre les portes à des collaborations potentielles, notamment vers l'Afrique, qui pourraient renforcer sa position d'acteur clé sur le marché mondial de l'énergie», a-t-il relevé.
Cependant, l'efficacité de la stratégie du GECF, visant à se hisser en plateforme énergétique et à influencer le discours géopolitique, «reste dépendante de la convergence des points de vue et des politiques des pays membres, ainsi que de l'évolution de la dynamique de la politique mondiale et des marchés énergétiques», dont «le gaz continuera de jouer un rôle important».
S'agissant de l'impact du contexte géopolitique marqué par l'explosion de plusieurs conflits régionaux, le ministre a souligné «le besoin crucial de la sécurité de la demande et de la garantie de l'approvisionnement, ainsi que d'ouverture à une collaboration internationale transparente, pour protéger les infrastructures critiques de gaz naturel» et de «renforcer la résilience aux catastrophes, notamment les infrastructures.
Il s'agit d'un message fort que le Sommet d'Alger a adressé au monde pour la protection des infrastructures», explique le ministre, et d'ajouter «que cette protection ne concerne en vérité que la sécurisation des approvisionnements pour les marchés».
Pour ce qui est des nouvelles réglementations et restrictions imposées dans les marchés régionaux, pour la préservation de l'environnement et la diminution de l'émission de gaz à effets de serre, M. Arkab a affirmé que «tous les projets que l'Algérie entend lancer prennent en considération cette donnée» et de souligner, que «la loi sur les hydrocarbures accorde des facilitations dans ce sens».
T. Kaidi