Mettre l’économie sur une trajectoire de forte croissance

L’Algérie œuvre aujourd’hui à bâtir une économie de la connaissance forte et créatrice de richesse, basée plus sur les start-up et les PME, orientée vers l’exportation et la satisfaction des besoins nationaux, et surtout portée par le secteur privé.

C'est en gros ce qui ressort de la journée de jeudi 16 novembre, qui a été consacrée à la rencontre du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avec les opérateurs économiques venus des quatre coins du pays, et ce à l'occasion des Journées de l'entrepreneuriat organisées par le Conseil du Renouveau Économique Algérien (CREA), du 14 au 16 novembre au Centre International des Conférences (CIC). Plusieurs déclarations du Président ont été annoncées, en présence du tout nouveau Premier ministre Nadir Larbaoui. En effet, après avoir visité les différents stands installés au CIC, et juste après l'allocution d’ouverture prononcée par M. Kamel Moula, président du CREA, le président de la République, devant une assistance composée de chefs d'entreprises et groupes industriels des secteurs privé et public, des managers de PME, des porteurs de projets start-up, des universitaires et des experts, ainsi que les membres du gouvernement, a fait part de plusieurs déclarations importantes, porteuses d'espoirs pour la relance économique. Il a, tout d'abord, rappelé à l'assistance que le tissu économique du pays est dominé par le secteur privé qui représente environ 85%, le reste étant assuré par le secteur public, dont la mission principale est d'assurer le service public au citoyen. Pour les besoins de financement des entreprises du secteur privé, environ 85% sont pris en charge par, soit les banques publiques, ou parfois, le Trésor Public, et donc seulement 15% sont assurés par les banques privées. À l'avenir, le secteur privé devra s'appuyer sur les concours bancaires des banques privées. Dans cette perspective, les pouvoirs publics ont déjà pris des initiatives, pour procéder à l'ouverture du capital de deux à trois banques publiques, «à hauteur de 30%, d’ici la fin de l’année en cours et, au plus tard, au début de l’année prochaine», a-t-il déclaré. 
Cette initiative permettra aux investisseurs locaux de saisir l'opportunité à prendre des parts dans le capital des banques concernées par cette opération, en se conformant aux procédures relatives à l'acquisition d'actions. Cela permettra également de contribuer à la redynamisation des banques du secteur public, dont le rôle est presque réduit à celui de réaliser des prestations de services de guichets. Aussi, c'est une initiative qui permettra de favoriser la canalisation de l’épargne auprès des investisseurs potentiels et stimuler le financement des investissements productifs, grâce à la transformation du mode de gouvernance des banques publiques. 
 
Exécution rapide des décisions
 
Dans le prolongement de l'action du Président, consistant en la lutte contre la bureaucratie, où, ces derniers mois, «pas moins de 900 projets à l'échelle nationale, en souffrance durant des années, et pour qu’ils puissent entrer en exploitation, ont été régularisés» par l'intervention des services de la médiation du président de la République. Le Président Tebboune a affirmé que cette mesure de régularisation a permis la création de près de 22.000 emplois. «Très récemment, presque une centaine d'entreprises localisées à Blida, souffrant de pratiques bureaucratiques ont été secourues également», a déclaré le chef d'État. La levée des contraintes empêchant toutes ces PME à entrer en exploitation a contribué à la création de milliers d'emplois, à la génération de la richesse et au développement local, a-t-il confirmé. Une autre annonce faite par le Président, d'une importance majeure, la «promulgation de la loi portant sur le foncier économique, qui vient juste d'être votée par les deux chambres du Parlement, dont les textes d'application seront publiés dans un délai maximal de 30 jours». En ce sens, le Président a annoncé, devant l'assistance, en attirant l'attention des responsables, qu'à «l'avenir, toute décision prise doit être exécutée dans un délai maximal de 30 jours», a-t-il recommandé. Dans ce cadre-là, il a appelé le CREA à contribuer au règlement des problèmes auxquels font face les investisseurs. Il a assuré que «les portes sont ouvertes», pour recevoir toutes les doléances, soit au niveau de la présidence ou du gouvernement.  
 
Samia Boulahlib
 
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Vers plus d’amélioration de la fiscalité des entreprises

En matière de fiscalité d'entreprise, le président de la République a annoncé l'«application des allègements, en commençant par la suppression de la Taxe sur l’activité professionnelle (TAP), prévue dans le projet de loi de finances pour 2024». Cette décision  est une «réponse aux doléances des opérateurs économiques datant depuis deux décennies», a fait remarquer le Président. Insistant à «encourager le secteur productif», il a affirmé que «nous devons bâtir une économie qui repose sur les PME (petites et moyennes entreprises), compte tenu de leurs potentialités en matière d'innovation et de création d'emplois», a-t-il estimé. Pour ce faire, le Président a promis de mettre à disposition des opérateurs économiques, toutes les facilités leur permettant de créer des emplois et de la richesse, pour diversifier les recettes du budget de l'État hors hydrocarbures et relever les défis des dépenses de l'étranger, en valorisant les richesses du pays. Grâce aux efforts des opérateurs économiques, notre pays deviendra une «puissance économique qui passera de pays importateur à pays exportateur hors hydrocarbures».
 
S. B.
 
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Diversification et développement de nouvelles filières

Le développement des filières depuis l'extraction des matières premières jusqu'aux produits finis ou semi-finis est un autre défi que nous devons relever. À l'exemple de la filière phosphate, où l'Algérie se fixe comme objectif de devenir leader régional et continental. Sur le plan sécuritaire, le président de la République a affirmé qu’ «hormis la puissance divine, aucune force dans le monde n'est en mesure de faire pression sur l'Algérie, qui a atteint le point de non-retour pour défendre farouchement sa souveraineté», exprimant le vœu de «clore définitivement le dossier de la période passée». Concernant ce «passé douloureux», qu'il a longuement évoqué, le président de la République a exprimé sa volonté de mettre un terme à toutes les formes de «dérives qui ont grevé l’économie nationale et l’on empêchée de réaliser une croissance appréciable, malgré les énormes potentialités du pays et sa situation géostratégique, ce qui a coûté des milliards de dollars au Trésor public», a-t-il regretté. À cette époque, «nos richesses servaient à renforcer d’autres pays», a-t-il déploré, se félicitant du fait que le Hirak a sauvé l’Algérie d’un «effondrement total». Le chef de l’État a mis en garde toutefois ceux qui tentent de «faire pression sur l’État, et sur sa politique économique, en cherchant à créer des chaînes de télévision à partir de l’étranger». Cette catégorie qui tente de ternir l'image de l'Algérie ne représente aucunement la majorité qui est imprégnée de «patriotisme et d'une volonté de mettre en exergue les efforts consentis par l'État pour relancer l'économie nationale», a-t-il soutenu. Enfin, le président de la République a souligné que l'objectif demeure «l'édification, en coopération avec certains pays amis, d'une économie puissante, qui peut générer des richesses, satisfaire les besoins des citoyens et remplacer, progressivement, l'importation».
 
S. B.

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