L’après-«Goldstone»

En 2008, l’agression israélienne contre Ghaza a fait plus de 2.994 morts, côté palestinien, pour la plupart des civils. En 2014, le décompte des morts dans la bande palestinienne, lors d’une agression qui a duré un peu plus de cinquante jours, s'est élevé à 2.310 personnes, selon le ministère palestinien de la Santé.
De 2008 à 2022, les assassinats collectifs contre des civils ont fait un peu plus de 6.180 morts. En 2023, l’agression en cours contre l’enclave palestinienne a fait, selon un bilan encore provisoire, plus de 15.000 morts déclarés, environ 400 disparus et presque 1.500 corps encore sous les décombres.
Les scènes insoutenables et apocalyptiques en provenance de Ghaza ont fait dire, le 19 novembre dernier, au Haut-Commissaire de l’Onu aux droits de l’homme, Volker Türk, que ces évènements allaient à l’encontre «des protections élémentaires accordées aux civils».
Des propos qui reviennent à chaque massacre, sans impact aucun sur le comportement sanguinaire de l’entité sioniste. Peres, Sharon, Ehud Barak, Netanyahu, pour ne citer que ces faucons, tous ont eu «droit» à «leur» massacre dans un silence honteux de la communauté internationale. Ce laxisme a atteint son summum, en 2009, avec le fameux rapport Goldstone. Cet ex-procureur au Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie et le Rwanda a été désigné en cette année par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU, pour établir un rapport sur l'opération militaire appelée «Plomb Durci» (2008).
Dans ses conclusions contenues dans un document intitulé «Rapport Goldstone», remis au Conseil des droits de l'homme des Nations unies, ce magistrat sud-africain avait accusé l’entité sioniste, dirigée alors par Netanyahu, d’avoir commis des crimes contre l’humanité à Ghaza.
Mais, deux ans plus tard, coup de théâtre. Richard J. Goldstone est revenu sur ses affirmations, en précisant que la commission d'enquête qu'il présidait «ne disposait pas d’assez d'éléments pour dire avec certitude qu’Israël a tué intentionnellement des civils».
Pour bon nombre d’analystes, cette volte-face, intervenue sous la pression du cabinet de Tel-Aviv, qui avait demandé aux Nations unies l'annulation dudit rapport, a été un «tournant décisif» dans les assassinats à grande échelle adoptés par les sionistes à l’encontre de la population palestinienne. En effet, ce changement de version ressemblait a un quitus délivré à Tel-Aviv, pour bombarder Ghaza sans se soucier de la population civile, avec la bienveillance constante du gendarme du monde.
Cependant, le «rapport Goldstone», classé sans suite, aura eu le mérite d’avoir ouvert une brèche, celle de la possibilité d’ouvrir des enquêtes sur les massacres israéliens et l’éventualité de les porter devant la Cour internationale de justice à La Haye. Qu’en sera-t-il pour cette fois-ci ?
M. T.

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