
De notre bureau : Fouad Daoud
La journée du moudjahid, qui rappelle le congrès du Soummam et les attaques du Nord-Constantinois, a été célébrée dans la wilaya de Bordj Bou- Arréridj par un important programme. Outre la levée des couleurs, l’écoute de l’hymne national et le dépôt d’une gerbe des fleurs au cimetière des martyrs, le programme arrêté a permis d’honorer plusieurs moudjahidine.
Sans leurs sacrifices avec leurs compagnons d’armes qui sont tombés au champ d’honneur, l’objectif de la libération du pays n’aurait pas été atteint. Les membres des deux catégories étaient jeunes. Ils avaient la vie devant eux. Mais ils ont préféré la mort pour que vive le peuple algérien. À l’heure où leurs homologues du monde entier se prélassaient dans les plages ou préparaient leurs études ou même pensaient à fonder des foyers, eux ne se préoccupaient que du sort de leur pays.
La situation de leurs concitoyens qui souffraient de la pauvreté, de l’ignorance et des brimades même quand ils n’étaient pas touchés directement, ne les laissait pas indifférents. Ils ont tout laissé tomber pour un idéal plus fort que tous les intérêts personnels au risque d’abandonner leur confort, leur avenir et même leur vie.
Ce n’est pas pour rien que toute la nation algérienne leur restera reconnaissante. Si le pays a été reconstruit devant une voix écoutée dans le monde entier, c’est grâce à ce don de soi. Les moudjahidine qui ne sont pas tombés au champ d’honneur ont même participé à cette œuvre de reconstruction.
Pour les secteurs, ils ont été les acteurs clés de la réalisation des différents projets qui ont été lancés après l’indépendance. Comme l’a noté l’ancien président de la République, le regretté Houari Boumediène, cette œuvre est le grand djihad. Quand le pays a frappé dans son intégrité, ils ont répondu présents que ce soit après l’agression marocaine de 1963 ou durant la décennie noire.
C’est vrai qu’ils ont vieilli. Certains nous ont quittés, mais leur amour pour le pays n’a pas faibli, leur loyauté envers les chouhada et au message de novembre aussi. Les moudjahidine qui ont été honorés à l’occasion du 20 août rappelaient à leurs interlocuteurs, qu’ils soient des responsables locaux, les membres de leurs familles ou les journalistes présents, que l’Algérie est un bien précieux qu’il faut entourer d’attention et, s’il le faut, de sacrifices. Nous n’avons qu’un seul pays. Si nous le perdons, nous ne garderons aucune dignité. Ils ont insisté également sur le respect du message de novembre. C’est grâce à ce programme que nous avons réussi. Ce programme qui est basé sur l’unité du peuple est la seule voie pour la stabilité et le progrès, ont-ils rappelé. Comme s’ils sentaient la mort approcher, les moudjahidine pleuraient à chaque fois qu’ils évoquaient leurs compagnons d’armes qu’ils ont perdus dans la bataille.
Prenez soin du pays, disaient-ils en chœur.
Pour marquer les sacrifices des membres de cette catégorie, plusieurs manifestations culturelles ont été organisées dans la wilaya de Bordj Bou-Arréridj. Comme si les artistes ont voulu les récompenser à leur façon. Les chanteurs, les hommes de théâtre et les peintres ont tenu chacun dans son domaine à rappeler leur épopée et passer leur message. Pour leur public essentiellement jeune, ces hommes hors du commun sont des modèles à suivre.
F. D.