Diplomatie agissante et consolidation des coopérations économiques : Deux principes directeurs de L'Algérie

Si on entend préserver un pays, il faut veiller à consolider les piliers de l'État. Voilà la devise du président de la République Abdelmadjid Tebboune dont une phrase sonne comme un verdict lorsqu'il déclare : "Mon seul ennemi est le non-développement." En effet, la consolidation de l'économie est un adjuvant puissant à la stabilité politique.
"Nous comptons bâtir une économie nationale forte, diversifiée, génératrice de richesses, créatrice d'emplois et vecteur de bien-être social à même de renforcer notre sécurité alimentaire et de mettre le pays à l'abri de la funeste dépendance aux hydrocarbures et vis-à-vis de l'étranger", a affirmé le président Tebboune dans son premier discours à la nation à l'issue de la cérémonie d'investiture au Palais des Nations.
Quatrième puissance économique du continent africain, la démarche des réformes influencée par la conjoncture économique mondiale, d’un côté, et par le souci de modernisation de la gestion publique, de l’autre, a donné naissance à un nouveau modèle de gouvernance publique, corrélé avec l’initiative de modernisation de l’Etat et de ses institutions et la lutte contre la corruption.
Cette stratégie cohérente a effectivement donné ses résultats. 

Le pays le moins endetté 

Le rapport publié en mai dernier par le Fond monétaire international (FMI) indique que "l’Algérie est le pays arabe le moins endetté avec un taux de 1,6% par rapport au PIB, et un taux de croissance économique de 4,3%". L'équation de la réussite algérienne se compose de deux éléments: puissance économique et redéploiement stratégique, diplomatie active au niveau régional, continental, et international.

Neutralité et non-ingérence 

 "L'Algérie doit prendre sa part dans son entité africaine et ne pas rester isolée du continent", affirme le chef de l'Etat, rappelant que "l'Algérie a un destin africain, son prolongement est africain et la réunification de l'Afrique ne peut se faire que grâce aux efforts des pays africains".
La conjoncture actuelle au Sahel rappelle que l'Algérie a toujours œuvré pour la stabilité en défendant le principe de la neutralité et de non-ingérence. Le salut de la région et du continent n'est ni dans le vacarme du vide politique, ni dans le glapissement des va-t-on guerre. "Nous refusons catégoriquement toute intervention militaire", a réaffirmé le Président, lors de sa rencontre avec la presse nationale, rappelant également qu'il "n’y aura aucune solution sans l’Algérie".
Effectivement, en Afrique, aucune démarche ne peut être accomplie sans l'appui et l'implication de l'Algérie. Ayant la conviction que la sécurité et la stabilité du continent sont liées au développement, le chef de l'Etat a annoncé l'allocation d’une enveloppe conséquente d'un milliard de dollars à l'Agence algérienne de coopération internationale pour la solidarité et le développement, dans l'objectif d'initier des projets de développement en faveur des populations africaines.

Coopération économique et équilibre géostratégique 

La quête de l'Algérie pour restaurer son poids diplomatique figure ainsi parmi les 54 engagements du chef de l’Etat. Elle postule avec sérénité pour adhérer aux BRICS, en reconquête de sa position géopolitique. Il faut se référer aux déclarations des leaders du pays avec qui l'Algérie entretient de bonnes relations pour avoir une idée sur l'aura qu'a notre pays dans le concert des Nations.
Sans ambitions hégémoniques, l'objectif le plus en vue, que poursuit l'Algérie actuellement est de "jeter les bases d'un nouvel ordre international basé sur les principes de justice et d'égalité", rappelle notamment M. Tebboune. S'il faut illustrer la conception de principe de l'égalité que visionne l'Algérie, dans ses rapports avec les autres pays, il n'y a qu'à revenir sur les projets et les accords conclus récemment avec la Chine que le président de la République qualifie de "mutuellement bénéfiques pour les deux pays". La Chine considère l’Algérie comme un Etat pivot, un partenaire important, écouté et respecté: 19 accords et mémorandums d'entente couvrant plusieurs secteurs comme le commerce, le transport ferroviaire ou encore l'agriculture pour un total de 36 milliards de dollars d'investissements en témoignent. De la Russie à la Chine en passant par l'Italie, la Turquie, les États-Unis et l'Allemagne, l'Algérie multiplie les axes de la coopération économique et de l'équilibre géostratégique.

Tahar Kaidi 

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