Plusieurs organisations de défense des droits humains, ainsi que des partis politiques, des syndicats et des associations de la société civile à travers le monde ont lancé un appel « urgent » à l'achèvement du processus de décolonisation au Sahara occidental, dénonçant « les violations graves et systématiques » des droits humains dans les territoires sahraouis occupés.
Dans une déclaration commune publiée sur le site de l'Organisation mondiale contre la torture (OMCT), et rapportée jeudi dernier par l’APS, ces organisations, solidaires de la campagne internationale menée par le Collectif des défenseurs sahraouis des droits humaines au Sahara occidental (CODESA), rappellent que « le peuple sahraoui demeure, au mépris des résolutions internationales, privé de son droit inaliénable à l'autodétermination », en rappelant notamment l'avis de la Cour internationale de Justice qui confirme que « le Maroc n'exerce aucune souveraineté sur le Sahara occidental », territoire qui figure toujours sur la liste des territoires non autonomes des Nations unies. Face à cette impasse, les signataires exigent que l'ONU renforce son action en exerçant « une véritable pression sur le Maroc pour qu'il mette fin à l'occupation ». Cela passerait par l'adoption de mesures contraignantes et la création d'un bureau indépendant chargé de suivre la situation des droits humains de manière régulière. Parallèlement, l’Union européenne est fermement interpellée pour qu’elle mette en œuvre les arrêts de sa propre Cour de justice. Les organisations l'exhortent à « rejeter les revendications de souveraineté du Maroc ainsi que toute tentative unilatérale d'imposer [...] le pseudo plan d'autonomie ». La dimension économique est également centrale : l'appel demande l'arrêt immédiat de l'exploitation des richesses sahraouies en « mettant fin à toutes les activités économiques exploitant les ressources du Sahara occidental occupé ». Enfin, cette mobilisation mondiale souligne l'importance d'une action concertée de l'Union africaine. Celle-ci est invitée à intensifier ses pressions diplomatiques pour condamner les crimes de guerre et favoriser « une solution démocratique basée sur un référendum d'autodétermination », conformément aux accords de 1991. Au-delà du règlement politique, l'urgence est aussi humanitaire et judiciaire : il s'agit de protéger l'identité sahraouie, de libérer les prisonniers politiques, notamment ceux du « groupe Gdeim Izik », et d'enquêter sur les attaques de drones ciblant les civils afin de traduire les responsables en justice.
Synthèse APS / Y. Y.