Alors que Poutine dément avoir des visées sur le continent : l’Europe ne touchera pas aux avoirs russes

Vladimir Poutine estime que « la balle est dans le camp » de l'Ukraine et de ses alliés européens s’agissant des négociations pour une fin de la guerre.

Répondant aux questions lors de sa grande conférence de presse annuelle, le président russe affirme que Moscou a suffisamment fait de compromis sur la question, dans le propos du plan proposé par la Maison-Blanche et actuellement en discussion, démentant de nouveau toute volonté cachée d’extension du conflit, comme l’en accusent régulièrement les Européens. « Il n'y aura aucune opération (militaire) si vous nous traitez avec respect et respectez nos intérêts », martèle-t-il. De l’autre coté, les Européens sont restés divisés finalement sur la question de la mobilisation des avoirs russes, détenus essentiellement par une banque à Bruxelles, pour soutenir l'effort de guerre en Ukraine. Les dirigeants de l’UE, réunis depuis jeudi dans la capitale belge ont, à défaut, décidé le déblocage d’un emprunt sur fonds européens, au profit de Kiev, d’une valeur de 90 milliards d’euros, soit le même volume arrêté lors de la réunion tenue le 11 décembre dernier. Pas d’utilisation des avoirs russes donc, alors que l’option semblait acquise il y a une semaine, malgré les lourdes réserves de la Belgique notamment. Moscou avait pour rappel immédiatement réagi en annonçant saisir le tribunal arbitral russe contre la banque belge Euroclear, tenue comme responsable d’« actions illégales » ayant causé un « préjudice » par l’impossibilité de gérer ses liquidités et titres. Une aile agissante de l’UE avait préconisé un « prêt de réparation » de 90 milliards en faveur de l'Ukraine, en lorgnant sur la cagnotte russe, immobilisée au titre de sanctions depuis le début de la guerre, en 2022. Tenus responsables des obstacles sur la voie des négociations pour la fin du conflit par Moscou, mais également par Washington, les Européens semblent se résigner à une attitude moins radicale, alors que les discussions s’engagent sur une étape décisive s’agissant du processus de règlement piloté par les émissaires de Donald Trump. Kirill Dmitriev, émissaire du Kremlin pour les questions économiques, cité par les médias, estime que le "bon sens", a fini par l’emporter au sein de l’UE, à travers cette décision de ne pas ouvrir un nouveau front de tension avec Moscou. "La loi et le bons sens ont remporté pour l'heure une victoire", a réagi M. Dmitriev, notant l’échec de la tentative d'"une utilisation illégitime des avoirs russes pour financer l'Ukraine".

M. S.

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