Un représentant sahraoui a lancé hier un appel urgent à la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples, demandant « une enquête approfondie sur les violations liées à la torture » et dénonçant « la répression exercée par l’occupation marocaine dans les territoires du Sahara Occidental ». Lors de la 83e session de la Commission des droits humains de l’Union africaine à Banjul, l’ambassadeur Maâ El Ainin Lekhal, vice-représentant permanent de la République sahraouie, a exprimé «l’inquiétude de son pays face à l’usage continu et systématique de la torture et des mauvais traitements» infligés aux civils sahraouis, prisonniers, manifestants pacifiques et défenseurs des droits humains. Il a rappelé que les Nations Unies ont documenté ces abus à plusieurs reprises. «La Commission des Nations Unies contre la torture a exprimé une vive inquiétude à propos d’allégations crédibles de torture», notamment envers les détenus sahraouis. Le groupe de travail sur la détention arbitraire a confirmé que des activistes sahraouis sont souvent détenus arbitrairement, sur la base d’aveux extorqués sous la torture. L’ambassadeur a cité le cas du groupe «Gdeim Izik», condamné sur la base d’aveux obtenus sous la contrainte et la torture sévère. Ces faits, documentés par des observateurs internationaux et des ONG, ont été dénoncés par les mécanismes des Nations unies. Malgré les appels à des enquêtes impartiales, le Maroc persiste dans « l’ignorance de ses obligations internationales » dans un contexte d’impunité. Il a exhorté le Comité africain de lutte contre la torture à insister pour qu’il accorde à la Commission africaine et aux mécanismes internationaux un «accès illimité au Sahara occidental» et qu’il mette fin à «tous les actes de torture et de mauvais traitements».
Y. Y.