Euro-Med Human Rights Monitor : «La pire campagne de famine organisée de l’histoire moderne»

La famine qui s'aggrave à Ghaza a atteint des proportions «catastrophiques», dans le contexte du blocus total imposé par l'occupation sioniste, depuis plus de 60 jours, empêchant l'entrée de l'aide humanitaire, des médicaments et des produits de première nécessité, a alerté l'Observatoire euro-méditerranéen des droits de l'homme (Euro-Med Human Rights Monitor).
L'Observatoire a constaté une forte augmentation du taux de mortalité chez les adultes parmi les habitants de la bande de Ghaza, parallèlement à des niveaux alarmants de mortalité infantile, pendant le plus long blocus total imposé par l'entité sioniste depuis le début de sa campagne génocidaire.
«Des dizaines de décès ont été signalés, dus à la malnutrition ou au manque de soins médicaux. Le dernier en date est celui d'un nourrisson de quatre mois, Jenan Saleh al-Skafi, décédé de malnutrition sévère à l'hôpital Al-Rantisi, dans l'ouest de la ville de Ghaza, au milieu de ce qui est qualifié de pire campagne de famine délibérément provoquée et organisée de l'histoire moderne"», a précisé cette ONG dans son dernier rapport.
La directrice du département juridique de l'Euro-Med Human Rights Monitor, Lima Bastami, a affirmé, à ce titre, que «le crime de famine à Ghaza est pleinement avéré et commis au grand jour». «Il n'est pas nécessaire de mettre en place des commissions d'enquête ou de rendre des décisions judiciaires pour le prouver. Il suffit de constater que (l'entité sioniste) a fermé tous les points de passage vers la bande de Ghaza, dévastée depuis plus de deux mois, interdisant totalement l'entrée de nourriture, de médicaments et de marchandises - une réalité bien établie et ouvertement reconnue par les responsables (sionistes) sans crainte d'avoir à rendre des comptes», a-t-elle ajouté. Cette responsable a soutenu que «Ghaza regorge de preuves irréfutables de l'horreur de ce crime : les corps émaciés d'adultes et d'enfants, les dizaines de milliers de personnes qui font la queue chaque jour devant les soupes populaires et le nombre croissant de morts dus à la faim, à la malnutrition et aux maladies associées».
Selon le ministère de la Santé de Ghaza, environ 60.000 enfants ont besoin d'un traitement urgent, pour malnutrition sévère, et environ 16.000 femmes enceintes et allaitantes ont désespérément besoin de soins de santé, tandis que les familles de toute la bande de Ghaza sont confrontées à des difficultés inimaginables dans un contexte de crise alimentaire qui s'aggrave, de déplacements continus, d'effondrement du système de santé et d'attaques militaires sionistes incessantes.
«Malgré cela, le monde se cache la tête dans le sable, attendant des + négociations de cessez-le-feu +, oubliant que l'aide humanitaire est un droit non négociable et qu'aucune justification ne peut excuser la famine», a déploré Lima Bastami, accusant certains États d'être «directement complices».

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