
Aucune avancée significative n’est enregistrée pour instaurer la paix, la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient. Bien au contraire, on assiste à l’émergence de nouveaux foyers de tension. Sous couvert de protection des communautés, des puissances extra-régionales essaient d’imposer un diktat et d’élargir leurs bases territoriales tout en fragmentant les nations ayant pris naissance dans cette aire géostratégique. L’intervention de l’armée de l’Etat hébreu en Syrie pousse toute la région vers une phase dangereuse qui menace sa stabilité. Les violences fragilisent encore plus les pouvoirs en place et encouragent toutes sortes de rebellions adossée à des mouvements religieux ou à de aspirations ethniques et communautaires. Dans la région, plusieurs pays sont meurtris par des années de guerres civiles et d’agressions extérieures. Par effet de domino, il suffit qu’un maillon de la chaîne cède pour que des troubles se propagent sur une vaste zone. En réalité, les recompositions n’ont presque jamais cessé depuis la fin de la Première Guerre mondiale. Mais cela n’est pas une marque distinctive du Moyen-Orient. En Afrique aussi, tout comme dans les Balkans, les recompositions des frontières et des régimes ont été une constante dans l’évolution politique. Le nationalisme et toutes sortes d’autres appartenances ont attisé maints conflits, et des partitions. Assistera-t-on alors à la naissance de nouveaux Etats, comme c’était le cas au Soudan ? Les motifs religieux qui ont servi de couverture à des objectifs politiques ont déjà été à l’origine de tragédies comme au Liban. Forts de cette leçon, des personnalités libanaises ont senti le danger qui se profile à travers les évènements qui se déroulent en Syrie. Il y a bien une volonté de division du pays sous prétexte que c’est le seul moyen de garantir la sécurité de l’Etat hébreu. Cette atteinte flagrante à la souveraineté d’un Etat est rejetée par plusieurs parties. De par le monde, il y a eu des plans de paix qui ont abouti à des accords concernant le respect de l'intégrité territoriale, l'interdiction des actions militaires et le désarmement des groupes rebelles pour garantir une stabilité à des régimes en place et ne plus tolérer la violence dans des territoires avec des tracés frontaliers clairs. Ces actions peinent à trouver un terrain d’application au Moyen-Orient en proie à des conflits sans fin. Mais tant que des territoires sont encore sous domination de type colonial, tous les espoirs de paix sont balayés. Ce sont ces vérités qui font dire à des analystes que la question palestinienne est centrale dans la recherche de la stabilité. Sans la libération des peuples opprimés, il est vain de songer à une sécurité quelconque.
Arrivera-t-il un jour où il n’y aura qu’une seule catégorie d’habitants dans cette région ?
El Moudjahid