Ainsi donc, face à la montée des périls au niveau international, il est devenu légitime, pour la France, de s’autoriser toutes les dérives imaginables et possibles, y compris une militarisation à outrance.
N’ayant plus aucune autre perspective à offrir à l’Europe que l’étendard de la guerre, le gouvernement français s’enlise dans une désuétude qui le mène droit vers un total effacement. Depuis quelques jours, polémique et bruits de bottes installent l’Hexagone dans une ambiance de guerre. C’est le chef d’état-major français, Fabien Mandon, qui a mis le feu aux poudres — c’est le cas de le dire — en déclarant, le 18 novembre dernier, que le pays devait se tenir prêt à «accepter de perdre ses enfants» face aux menaces de guerre. Monté au front, pour secourir son chef d’état-major, le Président français, Emmanuel Macron, a aggravé la situation, par son annonce d’une nouvelle forme de service militaire volontaire, pour renflouer les rangs de l’armée. Et voilà la fanfare belliqueuse ! Ainsi donc, face à la montée des périls au niveau international, avec notamment la guerre en Ukraine, il est légitime pour la France de se surarmer, quitte à s’autoriser toutes les dérives imaginables et possibles, y compris une militarisation à outrance. Pourquoi alors, quand c’est l’Algérie qui entame le même processus et sans bellicisme, l’on crie aussitôt à la menace, à la guerre et au danger ? Un simple défilé militaire à Alger a suffi pour déclencher un torrent de critiques et de haine dans certains médias français. Des inquiétudes et des interrogations fusent : «Contre qui s’arme l’Algérie ?» «L’Algérie montre ses muscles», comme si le pays n’avait pas le droit de protéger ses frontières et de rassurer son peuple.
Quand, en avril dernier, le Président Abdelmadjid Tebboune a fait adopter, en Conseil des ministres, le projet de loi relative à la mobilisation générale, c’était le tollé général. On a comparé l’Algérie à la Corée du Nord, on a affirmé que le pays avait basculé «vers la guerre» et on a même laissé entendre que «cette loi n’est autre que l’annonce d’un coup d’État déguisé» sic ! Sans retenue, le mainstream médiatique s’adonne à un véritable matraquage.
Sur les plateaux télé, dans les articles de presse, chez des influenceurs, on ne fait pas de quartier pour nous apprendre qu’«en Algérie, il y a un pouvoir militaire et le pays est militarisé … ». Leurs armes seraient prudence, celles de l’Algérie seraient provocation. Tout est sujet à critique et aux attaques les plus véhémentes, jusqu’au budget annuel alloué au ministère de la Défense nationale, dans le cadre des lois de finances de ces dernières années. Dans le même temps, la France a le droit de se militariser. Et l’Algérie ? Elle doit, selon cette logique, rester désarmée, bouche cousue et le doigt sur la couture du pantalon.
Il est évident que les multiples défis sécuritaires rythment les états-majors des armées de toutes les nations du monde depuis ces dernières années. Les dangers sont réels et les menaces identifiées. En conséquence, les pays se préparent à y faire face, en se mobilisant pour défendre leur souveraineté et leur intégrité territoriales. Et, en son honneur et en l’honneur de ses dirigeants, l’Algérie a anticipé ces menaces par des dispositifs ayant pour objectif d’installer un rapport de force dissuasif capable de contrer toute velléité d'agression. La loi relative à la mobilisation générale en fait partie. L’Algérie devient-elle à ce point une menace pour la France uniquement par le fait de se protéger ?
Il y a une véritable obsession anti-algérienne. Tout est bon pour diaboliser l’armée algérienne. Dans le narratif relayé à travers émissions et écrits, on retrouve les mêmes éléments de langage, se déclinant en trois variantes. La première consiste à torpiller l’institution, pour discréditer le commandement de l'armée, en inventant des luttes claniques en son sein, pour donner l’impression d’un chaos qui règne au cœur même de cette forteresse. La deuxième, venant en appui de la première, consiste à vendre l’idée de l’existence de graves rivalités au sommet de l'État. Combien de fois n’a-t-on pas lu et entendu, sur les réseaux sociaux, que «l’Algérie est morte et ne manque qu’une dernière pelletée de terre sur son cercueil pour l’enterrer définitivement» ? Enfin, la dernière pousse à l’effondrement de l’État, en isolant l’armée de son peuple, oubliant que l’Armée algérienne, colonne vertébrale des institutions du pays, a comme base le peuple dont elle est issue. Ne s’appelle-t-elle pas «Armée nationale populaire» ? Comme dans l’épreuve du terrorisme, que l’Algérie a surmontée seule, pour devenir un exemple de lutte mondiale contre ce fléau, voilà qu’elle démontre, encore une fois, aux yeux du monde, sa force d’anticipation stratégique en termes de menace sécuritaire. C’est bien l’Algérie qui a été la première à lancer la loi de la mobilisation populaire, et non la France. On attend de voir la réaction de ces agents de la subversion, qui, sous couvert de la liberté d'expression, s’acharnent contre le Président Abdelmadjid Tebboune et les institutions algériennes.
Par : Brahim Takheroubte