La loi de Trump

Nous ne pouvions entamer cette chronique sans faire référence à un chiffre effarant. Un chiffre qui défie toute logique et inhibe la morale. À Ghaza, en plus du fait génocidaire que subit la population, 24 enfants sont assassinés chaque jour par les soldats sionistes. Quatre enfants par heure. On ne parle plus de guerre mais de vengeance ; ni d’offensive mais d’élimination systématique. Ce schéma d’épuration ethnique puise son essence d’un livre sinistrement rédigé par un rabbin sioniste enseigné dans la « Yeshivat Merkaz Harav », une institution « éducative », figure de proue du sionisme religieux et de l'ultra- nationalisme, engagée pour la colonisation des territoires palestiniens et le « Grand Israël ». Elle a donné naissance en 1974 au « Goush Emounim », fer de lance de la colonisation en Cisjordanie et à Ghaza. Une véritable citadelle pour les éléments nationalistes de la Torah, pas pour fournir des personnes qui serviront la défense israélienne, mais le sionisme y est plutôt bienvenu. Et devant l'établissement, on pouvait trouver un petit panneau proposant l'achat d'un livre intitulé « La Torah des Rois » : règles de vie et de mort entre les juifs et les Nations. Une sorte de guide au prix dérisoire de comment parvenir à une haine extrême sans trahir les siens. Il suffisait de placer l'argent dans un panier pour régler la vente et repartir avec son exemplaire. À l'intérieur du livre, on découvre une véritable apologie du crime, des horreurs. Le droit de tuer des enfants dans des situations d'affrontement où leur présence met en danger des juifs. Ou encore que si l'on redoute que ces enfants ne développent une haine mortelle pour les juifs, permission est donnée de les tuer également. Face à ce fait de croyance, le monde et ses institutions tant nationales qu’internationales est aspiré dans cette immoralité voire cette compromission sous la bienveillance d’un grand maître trop soucieux à soigner son ego et à afficher son arrogance comme dernièrement face à ses pairs africains médusés par le traitement scandaleux infligé par le locataire du bureau ovale qui en plus leur a forcé la main à signer un engagement pour le soutenir dans sa quête du prix Nobel pour la paix. Le monde a changé, les repères ont disparu et le néant s’ouvre à nous dans toute sa frayeur. À qui la faute ? A tout le monde. Dans cette déliquescence multidimensionnelle, les cinq victimes du « trumpisme » ont certainement négligé un élément fondamental : l’Afrique ne peut être forte que par son union et son intégration économique. À Ghaza on tue à volonté, tandis qu’en Afrique, ce continent continuera à être dépecé tant que les pays avanceront à rangs dispersés. En fin de compte l’histoire du monde se résume en une seule phrase : l’union ou la mort certaine.

El Moudjahid

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