
L’enjeu et l’impact de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) sur les économies africaines restent étroitement liés à l’agenda 2063 de l’Union africaine. Aussi, la mise en œuvre de cet ambitieux projet exige la mobilisation de près de 75% des ressources nationales au niveau continental, pour matérialiser cet objectif, qui demeure tributaire de la négociation d’accords commerciaux entre les pays africains impliqués dans ce processus d’intégration économique.
À ce titre, il y a lieu de noter qu’en 2021, les ministres du commerce africains sont parvenus à un consensus sur plus de 87% des règles d’origine, libérant ainsi les échanges pour quelque 60.000 produits. Le Commissaire au commerce et à l'industrie (Commission de l'Union africaine) estime que «le moment est venu de voir s’ils pouvent redoubler d’efforts pour assurer la mobilisation des ressources intérieures». Albert Muchanga a fait savoir, dans ce sens : «des travaux sont en cours pour améliorer les administrations fiscales à travers l’Afrique et, pour échanger des informations à des fins fiscales afin que nous soyons en mesure de prévoir les éléments de failles financières illicites.» A ces conditions, «nous devrions être en mesure d’élargir et d’approfondir la base des ressources nationales», a-t-il souligné récemment dans une déclaration à la chaîne d’information «Africa 24». «l’Afrique aura besoin, pour l’heure, d’une aide financière internationale mais nous prenons également des mesures pour nous assurer que nous développons les capacités internes pour générer nos propres ressources nationales à même de développer les capacités financières de nos gouvernements», a-t-il précisé. A ce titre, l’apport d’Afreximbank est à souligner, cette banque étant pleinement impliquée dans l’accompagnement de la mise en œuvre de la Zlecaf, le marché commun le plus important au niveau mondial. Dans le même contexte, Wamkele Mene, le secrétaire général de la Zlecaf, a déclaré à la même source que «la Zlecaf stimulera considérablement le commerce interafricain» et que «si l’accord est effectivement mis en œuvre d’ici 2035, ils auront la possibilité de contribuer à hauteur de 450 milliards de dollars au produit intérieur brut (PIB) global de l’Afrique». Wamkele Mene a indiqué dans ce sens : «Nous aurons également la possibilité de stimuler le commerce entre les pays africains jusqu’à 80% et de sortir quelque 100 millions d’africains de la pauvreté si nous mettons en œuvre l’accord efficacement avec les accords commerciaux. Vous ne voyez pas les résultats du jour au lendemain, vous fixez votre objectif pour les 20 à 30 prochaines années, et c’est le cas avec l’Europe dont la concrétisation de l’accord UE a pris beaucoup de temps.»
D. Akila