
L’Algérie figure parmi les 24 nouveaux pays membres de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) ayant rejoint l'«Initiative de commerce guidé». À son actif, des avantages importants à brandir.
Mais la démarche de conquête du marché africain, sur laquelle le gouvernement mise pour internationaliser le produit local, n’est pas un fleuve tranquille. Des réponses s’imposent à certains défis. En effet, commente Boudifa Hakima, enseignante à l'École des hautes études commerciales, la ZLECAf est une «source d’opportunités pour la diversification des exportations algériennes en direction des marchés africains». En Afrique, argumente l’universitaire, «la majeure partie des pays ne sont pas industriels».
À titre d'exemple, «en examinant les produits manufacturés de l'espace UEMOA, on constate que tout est importé depuis le reste du monde. Ceci constitue une opportunité pour les exportations algériennes dans le secteur manufacturier». La ZLECAf offre, aux opérateurs économiques nationaux, «la possibilité d’investir sur les marchés africains, principalement les zones que l’on juge rentables». Ainsi, cet espace s’érige en un «moyen efficace de diversifier l’économie algérienne, en accélérant sa transformation structurelle, avec le développement des secteurs de l’agronomie, de l’industrie et des services, ce qui permettra de réduire sa dépendance vis-à-vis des hydrocarbures, de positiver sa balance commerciale et de générer des emplois». Par ailleurs, en plus du rapprochement linguistique, l’Algérie, explique Mme Boudifa, «entretient de bonnes relations avec l’Afrique. Elle est très présente sur le plan politique et diplomatique, et dispose d’un capital sympathie avec les pays africains ; elle a beaucoup aidé ces pays pour leur décolonisation». Ce n’est pas tout.
L’auteure de l’étude affirme que l'atout du transport offre à notre pays «la possibilité d’exploiter le cœur de l’Afrique, à savoir l’espace francophone». Néanmoins, l’offensive que compte mener l’Algérie en Afrique à travers la Zlecaf est tributaire de la réalisation d’un nombre de défis. Il est question, selon l’universitaire, de contraintes internes, comme «l'indisponibilité de l'offre exportable». D’autres sont liées à la stratégie nationale d'export. La levée de ces dernières passe, entre autres, selon Mme Boudifa, par un «système d’information qui déclenche et éclaire les décisions prises par les entreprises, la consolidation du système national de la qualité, à l’écoute des besoins de l’économie nationale, et reconnu au niveau international, l’amélioration de la maîtrise des risques et la gestion de la qualité en entreprise, ainsi que de la chaîne logistique, de manière à réduire les coûts de transaction pour les opérateurs». Il sera également question d’«assouplir les modalités de financement des opérations d’import-export en faveur des exportateurs, en veillant à préserver les équilibres financiers et les intérêts économiques du pays, dynamiser, réviser et élargir la palette d’instruments de financement à l’export». Sur le plan continental, les contraintes concerneront, notamment, les barrières tarifaires, qui «vont progressivement être éliminées, grâce à la Zone de libre-échange et par le biais du démantèlement tarifaire».
Fouad Irnatene