Remontée des prix

Par Farid Bouyahia

Les cours du pétrole ont terminé en hausse vendredi dernier, tractés par un rebond technique ainsi que par un indicateur d’emploi américain qui laisse présager d’un resserrement monétaire moins brutal que prévu. Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai a gagné 1,45%, pour clôturer à 82,78 dollars. Quant au baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance en avril, il s’est apprécié de 1,26%, à 76,68 dollars. Après un début de séance en retrait, les cours ont pris de la hauteur à la faveur du rapport mensuel sur l’emploi américain, qui a fait état de 311.000 créations de postes, au-dessus des 225.000 projetés par les économistes. Portés notamment par la politique d’offre, observée par les pays producteurs, les cours du baril Brent ont rompu avec la tendance baissière. Les quatorze membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et leur dix alliés regroupés au sein de l’alliance OPEP+, engagés sur la base de quotas définis de l'offre, continuent d’agir en faveur d'un marché équilibré. Il convient de noter qu'après un an de guerre en Ukraine et de sanctions, le marché du pétrole est profondément bouleversé. Il est devenu plus fragmenté, factionné et incertain, avec des prix moyens plus élevés, à long terme. Le fonctionnement du marché est radicalement différent, sur bien des points, de ce qu’il était avant le conflit Russie/Ukraine. Cela dit, outre l'évolution du contexte géopolitique, la conjoncture économique mondiale actuelle stimule en partie les prix du pétrole. Les économies reprennent, notamment aux Etats-Unis, en Europe et surtout en Chine.
Tout ce processus haussier est stimulé, donc, par une série de facteurs, géopolitiques et climatiques, mais aussi, grâce à la stratégie de l’OPEP+. La remontée de la demande et les appréhensions quant à une éventuelle tension sur l’offre liées au risque d’une éventuelle complication de la crise en Ukraine faisant craindre des perturbations dans les approvisionnements, conjuguées aux tensions qui persistent encore au Moyen-Orient, constituent autant de facteurs qui alimentent également cette remontée du baril. Une tendance qui sera certainement maintenue lors du prochain conclave de l’alliance OPEP+, ce qui suppose une poursuite, sur la même cadence haussière, des cours du baril. La reprise progressive de l'économie mondiale et les réformes des infrastructures engagées par les puissances économiques auront besoin davantage d’énergie. Cette perspective conforte l’option de la poursuite de la remontée des prix de l’or noir dans les mois à venir.

F. B.

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