Recherche et innovation à l’honneur

La quatrième Foire commerciale intra-africaine (IATF-2025), qui se tiendra du 4 au 10 septembre à Alger, ne se limite pas à un simple rendez-vous économique et commercial. Bien au contraire. Cet événement économique de grande envergure s’annonce aussi comme un carrefour continental des sciences et de la recherche où l’intelligence africaine est fortement sollicitée pour la mise en place de nouvelles approches, d’outils et d’instruments qui permettront de libérer l’immense potentiel que recèle le continent, et ce, de sorte à le rendre maître de son destin.
En effet, cette édition de l’IATF sera également marquée par la forte contribution attendue de la communauté universitaire, des étudiants et des chercheurs africains qui auront l’opportunité de faire connaître leurs études et leurs recherches qui pourraient aider l’Afrique à aller sur la voie d’un véritable développement et d’une réelle intégration économique. Pour ce faire, la Banque africaine d’import-export (Afreximbank), en collaboration avec la Commission de l’Union africaine et le secrétariat de la ZLECAf, ont lancé dès le début de l’année une nouvelle initiative, appelée l’African Research and Innovation Hub (ARIH), dédiée à la recherche et l’innovation. Des appels à candidature ont été lancés à l’adresse des professeurs d’université, les étudiants ainsi que les scientifiques et les chercheurs affiliés aux institutions nationales de recherche d’Afrique et de la diaspora, y compris les Caraïbes, pour présenter leurs recherches innovantes et leurs prototypes scientifiques lors de cette édition de l’IATF. Le lancement en janvier 2025 de l’ARIH vise, selon Afreximbank, à «combler le fossé entre le monde universitaire et l’industrie afin de stimuler la recherche et d’accroître la collaboration entre les chercheurs, le monde universitaire, l’industrie et les décideurs politiques à travers l’Afrique, dans le but d’accélérer le commerce intra-africain et l’agenda de l’industrialisation». Le centre vise également, selon la même source, à «encourager l’innovation et l’entrepreneuriat chez les scientifiques, les enseignants et les étudiants en les connectant à des expositions commerciales, des présentations de start-ups et des possibilités de mise en réseau avec des chefs d’entreprise, ce qui pourrait déboucher sur la création de nouvelles start-ups et l’intensification des collaborations entre le monde universitaire et l’industrie».
«Grâce au centre, les scientifiques, les chercheurs, les universitaires et les étudiants ont un accès illimité aux informations sur les questions émergentes dans le domaine du commerce intra-africain ­— avec la possibilité d’intégrer ces questions dans leurs programmes de recherche et leurs cursus universitaires», a précisé l’Afreximbank.
«Nous sommes très impressionnés par les dossiers reçus depuis le lancement du programme en janvier, et nous encourageons vivement ceux qui ne l’ont pas encore fait à soumettre leur candidature afin de pouvoir présenter leur travail sur la scène internationale et d’entrer en contact avec des pairs et des leaders de l’industrie du monde entier», a affirmé récemment Kanayo Awani, vice-présidente exécutive d’Afreximbank, en charge de la Banque du commerce intra-africain et de développement des exportations.
Il s’agit là de la première participation des chercheurs et des innovateurs à l’IATF. Une initiative louable qui pourrait être le catalyseur d’un sursaut collectif qui baliserait le chemin vers l’intégration durable de l’économique africaine et sa résilience face aux aléas et chocs extérieurs.
Elle constitue une occasion d’interroger sans concession l’intelligence africaine, réveiller les talents dormants, convoquer l’innovation locale ainsi que repenser les circuits de production, de financement et de distribution. Il ne s’agit plus d’échanger des slogans, mais de poser des actes concrets, tangibles et libérateurs. Car la dépendance outrancière des marchés extérieurs n’est plus une fatalité, mais une construction bien entretenue qu’il convient aujourd’hui de démanteler. A Alger, en septembre prochain, l’Afrique a rendez-vous, pas avec le monde, mais avec elle-même. Et de ce tête-tête sans fard peut favoriser l’émergence d’une nouvelle ère de lucidité économique et d’audace stratégique, en trouvant les outils de sa propre souveraineté économique.

M. A. O.

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