Réalisation d’une usine de production de lait à Alger :Une décision salutaire

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 Les conclusions du Conseil des ministres tenu dimanche confortent l'objectif clé que s'assigne l'État dans le domaine de la sécurité alimentaire, un des engagements phares du président de la République Abdelmadjid Tebboune, qui a présidé cette réunion. L'expert, Khaled Abbas, spécialiste en agronomie relève à cet effet «une mobilisation inédite des pouvoirs publics pour garantir aux citoyens un accès facile aux denrées alimentaires, à des prix raisonnables».
 Il estime que l'ensemble des mesures ayant sanctionné la réunion du Conseil des ministres, même si elles revêtent un caractère d'urgence, obéissent à l'idée de défricher le terrain pour réussir le challenge de la croissance économique dans sa dimension d'enjeu crucial de souveraineté nationale. Parmi ces mesures, celle relative à la réalisation d'une usine de lait à Alger avec une capacité de production d'un million de litres/jour, constitue cette réponse tant attendue pour mettre un terme à la pression chronique dont fait l'objet ce produit dans la capitale. «Cette usine devrait connaître sa phase de production en l'espace d'une année», estime notre interlocuteur mettant en relief le caractère judicieux de cette décision et son impact en matière de résolution de toutes les insuffisances de la filière lait à Alger. De son avis, «aussi bien le groupe Giplait que les autres unités privées de production du lait dans la capitale ont des difficultés à satisfaire la demande». Il préconise en outre l'utilité pour cette nouvelle usine d'adopter dès le lancement de sa phase opérationnelle une politique d'approvisionnement à long terme en lait local. «Ceci en recourant à des contrats à long terme avec les grands fermiers de la Mitidja où même de la région Sud, et ce, dans le but d'éviter progressivement l'obligation d'utiliser la poudre importée pour la production du lait». Parvenir à assurer une autonomie dans la production du lait, cela passe nécessairement par le développement des forages des puits pour les besoins de l'élevage, estime en outre notre interlocuteur. «Le développement de la filière lait a besoin d'une grande superficie fourragère irriguée» a-t-il affirmé. Et de poursuivre : «Si l’on estime la contribution de la production locale à environ 35% de la consommation totale, il faut donc améliorer la production nationale d'environ 70%».  Un objectif qui ne pourrait se concrétiser, selon lui, que «par la mise en place d’un vrai plan de développement des forages et à l'amont assurer plus de ressources d'eau pour l'irrigation aussi bien dans le nord que le sud du pays». Il s’agit d’une option fondamentale pour atténuer les effets dévastateurs du changement climatique et le risque d’aridité des terres agricoles, indique en outre l’expert Khaled Abbas, non sans rappeler que la totalité de la surface agricole dont dispose le pays (8,5 millions d’hectares), la surface irriguée ne représente que 20 %.  Face à un tel constat, les fermes laitières «doivent trouver les moyens d'irrigation à moindre prix et également les semences pour cultiver les forages. Elles doivent également se doter de moyens pour vendre leur lait plus facilement aux laiteries en privilégiant des modes de paiement plus rapides et plus sécurisants».
Karim Aoudia

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