L’Algérie franchit un nouveau cap dans la structuration de son tissu économique. Le nombre total des opérateurs économiques inscrits au registre du commerce a dépassé les 2,4 millions, a annoncé, ce jeudi à Alger, la ministre du Commerce intérieur et de la Régulation du marché national, Amel Abdellatif.
Présentant un exposé devant le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, à l’occasion de l’inauguration de la 33e édition de la Foire de la production algérienne (FPA) au Palais des expositions, la ministre a précisé que 2 419 913 opérateurs étaient enregistrés au 10 décembre.
Selon les données communiquées, la grande majorité de ces opérateurs sont des personnes physiques, qui représentent 2 145 557 inscrits, soit 89% du total, tandis que 274 356 sont des personnes morales, c’est-à-dire des entreprises constituées.
Une prédominance du commerce de détail et des services
La répartition sectorielle révèle une forte concentration dans les activités commerciales et de services. Le commerce de détail arrive en tête avec 42,11% des inscrits, soit 1 092 176 commerçants. Il est suivi par le secteur des services, qui regroupe 975 346 opérateurs (37,6%).
La production de biens et de services représente 14,45% des opérateurs, avec 374 748 inscrits, tandis que le commerce de gros ne concerne que 4,45% des opérateurs (115 423). Les activités d’importation pour la revente en l’état restent marginales (0,90%, soit 23 243 opérateurs), tout comme l’exportation (0,31%, soit 8 111 opérateurs) et la production artisanale, qui ne représente que 0,18% du total (4 666 opérateurs).
Une progression notable des entreprises de production
La ministre a également mis en avant l’évolution positive du nombre d’entreprises de production au cours des cinq dernières années. Leur effectif est passé de 338 039 opérateurs en 2020 à 374 748 début décembre 2025, soit une augmentation de plus de 36 000 opérateurs, correspondant à une croissance d’environ 10%.
Dans ce segment, les personnes physiques demeurent majoritaires avec 275 429 opérateurs (73%), contre 99 319 personnes morales (27%), traduisant une forte présence de l’initiative individuelle dans l’activité productive nationale.
Dix wilayas concentrent plus de la moitié de l’activité productive
Les données présentées montrent, par ailleurs, une concentration géographique marquée. Plus de 50% des opérateurs actifs dans la production de biens et de services sont regroupés dans dix wilayas : Alger, Oran, Tizi Ouzou, Sétif, Béjaïa, Constantine, Blida, Boumerdès, Batna et Bordj Bou Arréridj.
Cette concentration confirme le poids économique de ces pôles régionaux, tout en posant la question de l’équilibre territorial et de la nécessité de renforcer l’attractivité économique des autres wilayas.
Vers un tissu économique plus structuré
Ces chiffres traduisent une dynamique soutenue de formalisation de l’activité économique en Algérie, dans un contexte marqué par les réformes engagées pour l’assainissement du commerce, la promotion de la production nationale et la réduction des activités informelles. La progression du nombre d’opérateurs, notamment dans la production, reste un indicateur clé pour mesurer l’évolution du modèle économique et les défis à relever en matière de diversification, de compétitivité et d’exportation.