
Le ministre de la Transition énergétique et des Energies renouvelables, Chems Eddine Chitour, et le ministre de l’Energie, Abdelmadjid Attar, ont annoncé, jeudi après-midi à Alger, le lancement du processus de création d'une nouvelle société dédiée au développement des énergies renouvelables. Dans son intervention, M. Attar affirme que cette démarche intervient à point nommé, soit à quelques jours de la célébration du cinquantenaire de la nationalisation des hydrocarbures qu’il qualifie de «journée historique». Quant à la nouvelle société, le ministre précise qu’elle sera «entre les mains d'une société nationale mais sera ouverte aux opérateurs privés». Son rôle, précise-t-il, sera de «développer, superviser, soutenir tous les opérateurs et faire les choix de process», sollicitant l’assistance de la Creg forte d’une longue expérience. Rappelant l’échec de l’essor des EnR en Algérie, M. Attar cite le programme des 22.000 MW qui, selon lui, n’a pas vu le jour pour différentes raisons dont l’absence de volonté et du cadre réglementaire nécessaire. D’où la nécessité d’une synergie infaillible. A ce titre, il se félicite de la collaboration «sans réserve, ni retenue» avec le Pr Chitour, son collègue au gouvernement. «Soit on réussit ensemble, soit on échoue ensemble», fait savoir M. Attar, relevant que les deux ministères œuvrent pour le même objectif, à savoir la réussite de la transition énergétique avec à la clé l’introduction de nouvelles ressources. Dans cette optique, il rappelle la récente décision d’amender ou de changer la loi de 2002 sur l’électricité, indiquant que «l’avenir nous réserve des surprises et nous ne lésinerons pas sur les efforts pour changer la face énergétique de l’Algérie». De son côté, le Pr Chitour explique que la nouvelle société qu’il qualifie de la «petite sœur de Sonelgaz» «devra, si tout marche comme prévu, lancer un premier appel d'offres avant la fin du premier semestre 2021, et l’objectif sera de réaliser 1.000 MW avant la fin de l'année en cours». Comme lors de ses précédentes interventions, il note que l’Algérie a devant elle une fenêtre de 10 ans et «doit sortir par le haut». Pour lui, «on ne doit courir derrière le prix du baril, car le pétrole est conjoncturel. Les futurs défis sont ceux du changement climatique». Le développement de la pétrochimie, lui, «doit être optimal». Recommandant une rupture avec la rente, le ministre des EnR souligne qu’il est grand temps de prendre le chemin salvateur de la révolution électrique. Par ailleurs, il convient de préciser que l'objectif principal de cette nouvelle société, dont le nom de la nouvelle société et son organisation seront dévoilés ultérieurement, consiste à mettre en œuvre, selon l'échéancier fixé, le programme national de développement de la production de l'électricité à partir de sources renouvelables, qui vise à atteindre une capacité de 15.000 MW à l'horizon 2035, soit une moyenne de 1.000 MW réalisés par an. Outre l'acquisition et la préparation des terrains destinés aux projets des énergies renouvelables ; accès aux sites, accès et raccordement aux réseaux électriques, la réalisation des études complètes de faisabilité et d'impact, la nouvelle entité devra élaborer des cahiers des charges et lancer des appels d'offres à investisseurs. Il s'agit aussi de traiter des offres des soumissionnaires jusqu'à l'attribution définitive, promouvoir l'intégration nationale à travers notamment des dispositions incitatives dans les cahiers des charges, le développement du partenariat public/privé dans le domaine des énergies renouvelables.
Fouad Irnatene