
Par Farid Bouyahia
L'évolution économique récente de l'Algérie est encourageante. La situation sociale s'est également nettement. En phase avec la Constitution de 2020, cette évolution tient essentiellement aux progrès réalisés sur deux plans : les réformes macro-économiques et le renforcement des institutions en matière de gouvernance et gestion publiques. En outre, l'environnement extérieur est devenu plus favorable grâce à la hausse des exportations hors hydrocarbures. Le taux d'inflation annuel moyen a relativement baissé. Ces progrès sont d'autant plus encourageants qu'ils constituent des avancées vers la réalisation des objectifs de développement économique et par conséquent, l'amélioration des conditions de vie des citoyens. Le plan de Relance économique repose sur la mise en œuvre de politiques économiques saines et la bonne gouvernance, avec un appui financier plus efficace. La préoccupation de diversification économique est au cœur de la stratégie du gouvernement visant à promouvoir un développement socio-économique qui privilégie, en outre, la souveraineté alimentaire et énergétique du pays. Toutefois, ces acquis sont fragiles. A l'évidence, la bonne santé du secteur financier est particulièrement cruciale. La transparence financière et économique est également essentielle pour des politiques saines. La manne des hydrocarbures est censée offrir au gouvernement une marge de manœuvre devant lui permettre de parachever les instruments de diversification de l’économie nationale. L’Algérie dispose d’une opportunité pour renforcer davantage sa résilience économique. Il s’agit également de mener à terme la stratégie industrielle bien structurée dans le cadre d’une approche cohérente. Le processus des réformes économiques initié à tous les niveaux par le gouvernement ne peut donner de résultats probants si les institutions en charge de l’exécution des programmes de développement ne s'arriment pas au programme des réformes, à commencer par le management des institutions administratives, notamment celles relevant du domaine économique, en ce qui concerne la promotion de l’investissement et la création d’entreprises. Ce n’est que de l’administration dans toutes ses formes, on se lamente toujours de la médiocrité des services publics, financés par l’argent du contribuable, et soutenus par l’Etat, ils sont néanmoins défaillants ou inefficaces. Et pourtant, l’arsenal juridique et tous les moyens sont déployés pour que ces services soient de qualité. En matière d'accès au développement, tout le monde ne loge pas à la même enseigne. On a beau parler de digitalisation, d’amélioration des ressources humaines, de décentralisation, rien ne donne l’impression que les choses vont mieux, d'où les instructions du Chef de l'Etat à consolider les acquis socio-économiques et à améliorer davantage les conditions de vie des citoyens. Il est temps de mettre en œuvre les solutions et d’accélérer la réforme de l'Administration algérienne pour réussir la transition de l’économie toute entière vers un modèle plus inclusif et résilient et, surtout, créateurs d’emplois et de richesses.
F. B.