
15 entreprises industrielles publiques reprendront leurs activités avant la fin de l’année en cours, suite à l’adoption de plans nationaux de redressement approuvés par le Conseil de participation de l’État. Cette annonce faite par le ministre de l’Industrie Ahmed Zeghdar renseigne sur les efforts des pouvoirs publics à chasser l’image d’Épinal qui classe ces entités à la case des géants aux pieds d’argile et les ériger en un fer de lance dans le nouveau paradigme économique. «L’État n’abandonnera pas ces groupes industriels», promet le ministre. Mais cette relance ne devra pas être faite dans sa totalité sur le dos du budget de l’État. Une nouvelle gouvernance s’impose. L’efficacité et l’efficience avec à la clé une stratégie numérique offensive sont des préalables pour repartir sur de bases solides. Pour Dr Bacha Soumeya, de l’université de Tipasa, la gouvernance de l’entreprise est «l’acteur majeur de la prise de décision dans l’entreprise, basée sur la transparence et la responsabilité des dirigeants, l’imputabilité et la divulgation financière et comptable, et la symétrie d’information». Cette gouvernance est «un facteur important dans la rationalisation décisionnelle, à travers les bonnes pratiques du conseil d’administration et ses comités accrédités». Pour dépasser la situation actuelle au niveau de l’EPE en Algérie, par la nouvelle gouvernance de l’entreprise, l’universitaire préconise de «promouvoir les concepts de la transparence, responsabilité, l’imputabilité, la divulgation et la symétrie informationnelle via une nouvelle version du code de conduite de l’EPE algérienne». S’y ajoute «l’élaboration d’un Code de bonnes pratiques et de gouvernance accessible à l’EPE algérienne, ainsi que les parties prenantes», la nécessité d’ «accorder des formations aux dirigeants (décideurs), notamment en matière de production des informations financières, et comptables fiables et efficientes, ainsi que la transparence dans leur transmission». Aussi, il est question, selon Dr Bacha, de «la mise en place d’un système d’information flexible et fiable pour l’application du Code des bonnes pratiques de gouvernance d’entreprise», d’«activer et renforcer les relations contractuelles entre l’État et l’EPE, par l’élaboration de mesures disciplinaires et punitives visant à promouvoir l’éthique des affaires, la lutte contre la corruption, le gaspillage d’argent public». Notons que le Conseil national économique, social et environnemental a recommandé la mise en place d’un cadre réglementaire approprié et l’appui sur de réelles compétences dont les EPE ont besoin, aujourd’hui, pour améliorer leurs performances sur le terrain. Le Cnese estimait qu’il faut en urgence sortir du mode actuel de gouvernance des EPE fait de lourdeurs, de secrets, d’injonctions… pour passer à un mode reposant sur la transparence, la flexibilité et la souplesse dans la gestion des EPE. Un impératif dans la mesure où les EPE ont été et resteront la locomotive de l’économie de tout le pays.
Fouad Irnatene