Entreprises publiques économiques : à la recherche de la performance

Des «mastodontes» aux pieds d’argile. Voilà à quoi ressemble une bonne partie des entreprises publiques économiques.

Le ministre des Finances, Aymen Ben Abderrahmane, vient d’affirmer que certaines de ces entités nécessitent un nouveau mode de gouvernance pour s’inscrire dans la «pérennité économique et existentielle». Les différentes restructurations et réformes engagées ont, grosso modo, fait choux blanc.
Les EPE restent confrontées au paradoxe de la gestion de la propriété publique marchande et au critère de commercialité auquel obéit leur management.
La logique entrepreneuriale souhaitée par ces EPE reste dominée par la logique publique. Dans un souci d’efficacité, il a été décidé de regrouper les EPE en fonction de la nature de leurs activités, sans changement tangible. Car, si en théorie le principe de la séparation entre la propriété et la gestion constitue l’objectif des réformes économiques, en réalité, cette autonomie n’a jamais été effective. Analysant la situation desdites entreprises, Amira Aimen et Mohamed Ben Ahmed, universitaires, indiquent que «l’intelligence économique trouve aussi sa légitimité dans l’approche actionnariale et partenariale de gouvernance pour une prise de décision optimale».
Pour dépasser la situation actuelle, soit la crise économique et la mauvaise gestion au niveau de l’EPE en Algérie, par la nouvelle gouvernance, cela «implique de comprendre le fonctionnement de la société tenant compte de la morphologie d’entreprise». Pour les deux universitaires, il est grand temps de «promouvoir les concepts de transparence, responsabilité, imputabilité, divulgation et symétrie informationnelle via une nouvelle version du code de conduite de l’EPE algérienne». Aussi, il est question d’«accorder des formations aux dirigeants, notamment en matière de production des informations financières et comptables fiables, efficientes ainsi que de transparence dans leur transmission», «l'élaboration de mesures disciplinaires et punitives visant à promouvoir l'éthique des affaires, la lutte contre la corruption, le gaspillage d'argent public, le ravage administratif».
Aujourd’hui, malgré la vague de diverses restructurations, l’entreprise publique algérienne peine à relever le défi de la performance et de la compétitivité face à la mondialisation. Les experts sont unanimes : l’amélioration du système de gouvernance ne peut se résumer à de simples transferts de modèles institutionnels théoriques ou à l’adoption des dispositifs législatifs et réglementaires.
Rappelons que les Entreprises publiques économiques sont soumises au contrôle de la Cour des comptes, mais différemment des entités administratives, régies par la comptabilité publique. Toutefois, comme l’affirmait le premier responsable de ladite Cour, ces EPE ne sont pas soumises, en revanche, en ce qui concerne leurs finances, à la reddition des comptes et à l'apurement de ceux-ci dans les mêmes formes que les entités administratives, régies par la comptabilité publique.
Fouad Irnatene

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