
Dans ce dernier domaine, un immense projet est en train de voir le jour. Un projet qui s’inscrit dans le cadre de la transition énergétique du pays, et qui permettra d’assurer une économie durable, préserver la richesse du pays en hydrocarbures et réduire notre dépendance en la matière, sachant que 98% de l’électricité est produite à partir du gaz. Selon Zine El-Abidine Boumelit, directeur au ministère de la Transition énergétique et des Energies renouvelables, les pouvoirs publics misent actuellement sur le développement à grande échelle des énergies renouvelables et la promotion de ses projets porteurs, en stimulant les investissements dans ce domaine, à commencer par la sélection d’énergies propres pour la production d’électricité. A cet effet, celui-ci a mis en avant le projet de production de 1.000 mégawatts d’énergie propre dans les wilayas de Laghouat, Ouargla, Touggourt, El Oued et Béchar. Des wilayas à potentiel hautement solaire. Un projet dont le coût de réalisation est estimé à 1 milliard de dollars et qui entre en droite ligne dans le programme national de production de 15.000 mégawatts d’ici à 2030. Ce programme nécessite un financement global estimé à 15 milliards de dollars. La première quantité d’énergie qui sera produite à partir de ce projet, appelé «Solar 1.000 mégawatts», devrait intervenir d’ici fin 2023, a annoncé M. Boumelit qui précise dans ce contexte que l’électricité générée par le projet sera vendue «exclusivement et intégralement» à Sonelgaz. Ceci sur 25 ans, dans le cadre des garanties demandées par les investisseurs. Il estimera, à juste titre, qu’il s’agit du «plus grand projet dans le domaine des énergies renouvelables en Afrique». Le responsable a également expliqué que l’allongement des délais de dépôt des offres, pour les concessionnaires intéressés à participer à la réalisation de ce projet, est venu à la demande de «tous les investisseurs locaux et internationaux». Ce report permettra à «plus de 80 entreprises concurrentes, de 15 nationalités différentes, de participer à la course», ce qui créera une concurrence entre les investisseurs. Révolution dans l’éclairage public Dans cette optique, il a souligné que «le financement extérieur donne plus d’avantages que le financement intérieur», en particulier pour «les projets d’investissement qui nécessitent beaucoup d’argent» comme le projet «Solar 1.000 mégawatts». Il est prévu qu’un 2e appel d'offres de «Solar 1.000 MW» intervienne avant la fin de cette année, avec la possibilité, avec l'accord du ministère, de lancer «d'autres phases beaucoup plus consistantes de 2 GW et jusqu'à 4 GW à la fois». Partant de là, M. Boumelit a salué «l’implication des producteurs industriels publics et privés dans cette entreprise», soulignant que le secteur industriel «joue un rôle important dans l’accompagnement de la transition énergétique, à travers la fourniture de lampes spéciales et de panneaux solaires». C’est dans cette optique qu’une convention de généralisation de l’éclairage public utilisant l’énergie solaire et les énergies avancées (LED) dans les wilayas de Batna, Bouira, El Meghaier et Ain Saleh, a été signée entre son département et les collectivités locales. A travers cet accord, ce sont plus de 25.350 points d’éclairage qui seront installés prochainement. Cette opération aura des avantages multiples, puisqu’elle permettra de préserver l’environnement, réduire les coûts pour les communes mais aussi de faire bénéficier les régions enclavées ou peu pourvues d’éclairage public. Ce projet va de l’Ouarsenis au Djurdjura, des régions qui bénéficieront de l’énergie solaire comme alternative, signalera également le responsable du département de la transition énergétique. Pour lui, la réussite de la transition énergétique ne se limite pas aux actions du seul ministère de tutelle, mais requiert l’implication de tous les secteurs, particulièrement celui de l’industrie qui joue un rôle prépondérant dans la fourniture des lampes, des chauffe-bain, climatiseurs ou des panneaux solaires, ainsi que tout ce qui fonctionne à l’énergie renouvelable. Pour rappel, en décembre 2021, l’Algérie avait lancé un appel d’offres relatif à la réalisation d’installations photovoltaïques d’une puissance combinée de 1.000 mégawatts. Les termes de l’appel d’offres exigeaient aux investisseurs retenus de créer une société de projet qui aura pour missions de concevoir, de financer, de construire et d’exploiter des centrales solaires de 50 à 300 MW.
Amel Zemouri