Depuis Riyad, où il prend part à la 21e Conférence générale de l'Organisation des Nations unies pour le développement industriel (Onudi), Mohamed Arkab a mené une série d’entretiens stratégiques, consacrés au renforcement des partenariats énergétiques et industriels de l’Algérie.
Entre son dialogue approfondi avec le ministre saoudien de l’Énergie, ses consultations avec le directeur général de l’Onudi, sa participation à une session de haut niveau sur l’hydrogène propre et sa réunion avec le secrétaire général du Forum international de l’énergie, le ministre d’État a réaffirmé la ligne directrice d’Alger : accélérer la transition énergétique, soutenir la compétitivité industrielle, renforcer la coopération Sud-Sud et consolider le rôle de l’Algérie dans la stabilité des marchés mondiaux du pétrole et du gaz...
A l'occasion, M. Arkab a évoqué l'initiative historique du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, de consacrer un milliard de dollars pour le financement de développement en Afrique. En marge des travaux de la 21e Conférence générale de l’Onudi, Mohamed Arkab a tenu un entretien de haut niveau avec le ministre saoudien de l’Énergie, le prince Abdulaziz bin Salman bin Abdulaziz. La rencontre, marquée par une volonté clairement affichée de renforcer le partenariat bilatéral, a permis aux deux responsables de passer en revue l’ensemble des opportunités dans les secteurs des hydrocarbures, des mines, de la pétrochimie et de l’hydrogène propre. L'Algérie et l'Arabie saoudite, liées par des relations historiques profondes, entendent structurer des projets industriels et des investissements communs, en particulier entre Sonatrach, Aramco et ACWA Power, pour consolider des chaînes de valeur à forte intensité technologique.
Les discussions ont également porté sur le renforcement du contenu local, l’échange de connaissances, le transfert de technologies ainsi que le développement de programmes de formation et de recherche dans les industries pétrolières. A cet égard, M. Arkab a réitéré l’engagement de l’Algérie à conduire une transition énergétique ambitieuse, visant la réduction de l’empreinte carbone dans ses activités pétrolières et gazières. S’agissant du marché pétrolier mondial, les deux ministres ont exprimé leur «satisfaction» face aux évolutions observées grâce aux efforts conjoints dans le cadre de l’OPEP et de l’OPEP+.
Coopération renforcée avec l’Onudi
Dans ce cadre, Mohamed Arkab s’est entretenu lundi avec le directeur général de l’Onudi, Gerd Muller, pour faire le point sur les perspectives de coopération entre l’Algérie et l’organisation. Les discussions ont porté sur les secteurs stratégiques que sont les hydrocarbures, les mines et l’industrie énergétique, ainsi que sur de nouvelles «opportunités dans la technologie industrielle, l’innovation et le développement durable». A l'occasion, M. Arkab a réaffirmé la volonté de l’Algérie de «soutenir les micro-entreprises et start-up, de promouvoir la numérisation industrielle et les énergies propres, et de renforcer l’économie circulaire et la valeur ajoutée des ressources nationales». Les deux parties ont exploré l’«élargissement des partenariats dans le transfert de technologies, la formation, l’innovation industrielle et les énergies renouvelables», notamment via les projets stratégiques d’hydrogène comme ALTEH2A et le Corridor Sud.
L’Algérie a salué le rôle que l’Onudi pourra jouer dans le secrétariat technique de ces initiatives et a réaffirmé son engagement en faveur du développement africain et du renforcement du partenariat Sud-Sud. Arkab a mis en avant les avancées de l’Algérie dans le développement de l’hydrogène, moteur de sa transition énergétique et de sa croissance industrielle. Dans ce contexte, Mohamed Arkab a souligné que l’Algérie a franchi de «grands pas» dans la mise en œuvre de sa stratégie nationale de l’hydrogène, adoptée en 2023, considérée comme un axe central de sa transition énergétique. La feuille de route opérationnelle prévoit le «développement du cadre réglementaire, le lancement de projets pilotes, l’extension graduelle de la production et la mise en place d’une industrie intégrée le long de la chaîne de valeur, avec un soutien aux capacités nationales à l’exportation». Appuyée par ses ressources solaires exceptionnelles, l’Algérie développe l’hydrogène renouvelable à grande échelle et compétitivité élevée, tout en intégrant cette filière dans l’enseignement supérieur et la recherche scientifique.
En ce sens, le ministre souligne que la loi de finances 2026 prévoit des «incitations fiscales pour favoriser l’investissement, notamment sur les électrolyseurs et panneaux solaires». M. Arkab a également présenté le projet stratégique South H2 Corridor, pour l’export d’hydrogène vert vers l’Europe, soutenu par l’UE et accompagné techniquement par l’Onudi. Dans ce sillage, le ministre a souligné l’importance de ce projet qui contribue «à jeter des bases solides pour une économie nationale de l’hydrogène, diversifier l’industrie, créer de nouvelles chaînes de valeur dans les engrais, la mobilité propre et l’ammoniac vert», de «renforcer l’attractivité de l’Algérie pour les investisseurs internationaux, tout en consolidant le transfert de technologie, l’innovation et la coopération Sud-Sud».
La position de l’Algérie à l’IEF renforcée
Poursuivant ses échanges stratégiques, Arkab a renforcé le partenariat de l’Algérie au sein du Forum international de l’énergie (IEF). Ainsi, le ministre d’État a rencontré Jassim Alshirawi, Secrétaire général de l’IEF, pour examiner les moyens de développer la coopération face aux mutations mondiales du secteur énergétique. L’entretien a porté sur l’évolution des marchés du pétrole et du gaz, la sécurité énergétique et la transition vers des énergies propres. Arkab a réaffirmé le soutien constant de l’Algérie à l’IEF, soulignant l’importance d’«intensifier la concertation et la coordination entre pays producteurs et consommateurs afin d’assurer la stabilité des marchés et de promouvoir les investissements à long terme dans les industries pétrolières et gazières».
Il a également insisté sur le «renforcement du partenariat dans la formation, l’échange d’expertises et le développement des capacités humaines, tout en approfondissant le dialogue sur l’usage de technologies modernes pour une transition énergétique équilibrée». Pour sa part, le SG de l’IEF a «salué» le rôle «actif» de l’Algérie au sein de l'IEF, se félicitant du dialogue de haut niveau qui a caractérisé la 15e réunion ministérielle du Forum tenu en Algérie en 2016, et la perspective d’investissements durables, tandis qu’Arkab l’a invité officiellement à visiter le pays pour consolider la coopération bilatérale.
Pour conclure ses échanges à Riyad, M. Arkab a souligné l’engagement de l’Algérie en faveur du développement industriel et de l’innovation via l’Onudi, saluant le rôle de l’organisation dans le renforcement des compétences et le soutien aux pays face aux défis technologiques.
Il a réaffirmé l’appui aux positions du Groupe des 77 et de la Chine, du Groupe africain et du Groupe arabe, tout en insistant sur l’importance de la stabilité financière de l’Onudi. Le ministre a également salué la supervision par l’organisation du projet stratégique SoutH2 Corridor, clé de la transition énergétique et du partenariat Sud-Nord, et a appelé à intensifier les programmes d’urgence pour la reconstruction de la Palestine, notamment la bande de Ghaza.
S. B.