Crea - Medef : Le Conseil d’affaires algéro-français Lancé

Le Conseil du renouveau économique algérien et le Mouvement des entreprises de France viennent de concrétiser le lancement du Conseil d’affaires algéro-français, a annoncé le MEDEF dans un communiqué. La création de ce conseil «s’inscrit dans le cadre du partenariat renouvelé entre les deux pays qui entend se positionner comme un rouage des relations économiques bilatérales, aussi bien au niveau des opérateurs économiques que des autorités».

Dans son communiqué, le MEDEF précise que cet outil souhaite être « une structure d’échange et de réflexion entre secteurs privés afin de faire des propositions en termes d’opportunités d’investissement et de co-production, ainsi que d’amélioration du climat des affaires entre les deux pays ». Cette structure bilatérale Crea- Medef international sera co-présidée par deux représentants mandatés par chacune des deux institutions.
La prochaine étape pour le Conseil, annonce le MEDEF, sera « la participation à la 15e édition des rencontres Algérie, organisées par le Business France qui seront tenues du 5 au 7 mars à Paris, Lyon et Marseille ». Joint par nos soins, Samir Medkour, Docteur en sciences économiques, affirme que «la volonté politique affichée par les deux chefs d'Etat algérien et français constitue une opportunité d'insuffler une dynamique nouvelle aux relations algéro-françaises sur tous les plans, notamment à travers la Déclaration d'Alger pour le partenariat renouvelé entre l'Algérie et la France signée le 27 août 2022 à Alger ».

Institution d'un cadre juridique de coopération

Quant à cette rencontre entre le CREA et MEDEF, elle « doit parvenir à l'édification d'un partenariat mutuellement bénéfique imprégné de la logique de co-production et d'investissement permettant le développement des liens économiques et favorisant le partage du savoir-faire et de technologie ». Aux yeux du Dr. Medkour, «la consolidation des partenariats dans des secteurs stratégiques permettent l'amplification des investissements au profit de l'économie algérienne à travers l'institution d'un cadre juridique de coopération dans les domaines de l'industrie automobile, pharmaceutique, la transition énergétique». Le partenariat «doit pérenniser l'investissement, favoriser la stabilité juridique, instituer un dialogue permanent et la consultation sur les questions régionales et internationales».
Cet intérêt des opérateurs économiques français d'investir en l'Algérie, explique le Dr. Medkour, «est motivé par les mesures d'appui et d'incitation à l'investissement prises par les pouvoirs publics, notamment l'adoption de la nouvelle loi sur l’investissement ».
La dimension humaine, elle, «occupe aussi une place fondamentale dans le partenariat à travers la consolidation des mobilités légales entre les deux pays et qui contribuent au renforcement des échanges humains, institutionnels, universitaires et économiques ». Quant à Jean-Joseph Boillot, conseiller à l’Institut de Relations Internationales et Stratégiques (Paris) pour les grands pays émergents, il souligne que «les solutions qui s'imposent dépendent en réalité des facteurs de base d'offres et de demande et de l'environnement concurrentiel ». Pour l’économiste, la France serait appelée à consacrer «de l'importance à des co-productions avec une vision régionale sur le reste de l’Afrique ».

L’argument de la co-production

Pour le Dr. Boillot, «la période n'est plus aux échanges commerciaux simples ni aux délocalisations mais aux co-productions permettant aux pays du Sud de s'industrialiser vraiment ». Dans le même registre, le conseiller à l’IRIS indique que l'avantage de ce Conseil d'Affaires est de «permettre d'identifier quels secteurs et quels partenaires sont les plus motivés des deux côtés et de profiter d'un vrai coup de pouce des autorités ». La coproduction, argumente-t-il, «permet de stimuler et de rassurer les deux parties : la partie française sur la poursuite du contrôle des opérations et de l'évolution technologique, et la partie algérienne sur l'investissement de long terme du partenaire dans l'objectif de faire monter en gamme le pays».

Fouad Irnatene

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