Six banques publiques ont connu, jeudi, des changements à leur tête, opérés par le ministre des Finances, Aymene Benaderahmane. Désormais, avec l’élimination du poste de P-dg, ces entités seront confiées à un président du conseil d'administration et à un Directeur général.
Pour la Banque extérieure d'Algérie, Houari Rahali a été nommé PCA alors que Lazhar Latreche a été reconduit comme DG. Au Crédit populaire algérien, Mohamed Larbi et Ali Kadri sont désignés pour les postes de PCA et DG. Des postes qu’occuperont désormais Nacer Laouami et Mohand Bourai à la Banque de l'agriculture et du développement rural. Aussi, la Caisse nationale d'épargne et de prévoyance (CNEP-Banque) a vu la nomination de Mustapha Chaabane en tant que PCA et de Samir Tamrabet en tant que DG. Said Dib et Youcef Lalmas ont été respectivement nommés PCA et DG de la Banque de développement local(BDL). Quant à la Banque nationale d'Algérie (BNA), le ministre a nommé Ramdane Idir comme PCA et Mohamed-Lamine Lebbou comme DG. S’exprimant lors de la cérémonie de cette installation, le ministre des Finances a fait savoir que «l'introduction d'une nouvelle mesure concernant la séparation des rôles de direction et de gestion au niveau des banques publiques à travers la désignation de présidents de conseils d'administration et de directeurs généraux doit hisser le niveau de gouvernance de ces banques aux standards internationaux correspondant aux meilleures pratiques dans ce secteur».
Cette restructuration, explique-t-il, s’inscrit dans la réforme de la gouvernance des banques publiques, étant «l'un des axes principaux de la réforme bancaire et financière du programme du président de la République». En termes de chiffres, Benabderrahmane a annoncé qu'à fin 2020, les crédits bancaires desdites entités publiques ont atteint 9.500 milliards DA dont 75% ont été octroyés au financement de l'investissement. Leur réseau a atteint 1.178 agences à travers le territoire national alors que les 3.500 distributeurs automatiques de billets (DAB) et guichets automatiques de billets (GAB) ont permis de réaliser près de 50 millions d'opérations de retrait.
Dans son intervention, le ministre a recommandé l’orientation des efforts vers la mobilisation de l'épargne et l'amélioration de l'offre de financement de l'économie nationale et un meilleur accompagnement du client avec le respect de la directive ministérielle visant la prise en charge des dossiers de crédit dans un délai ne dépassant pas 30 jours. Sur ce sujet, Mourad Goumiri, expert financier, indique qu’il «est temps de réparer ce qui a été détruit par la restructuration organique dans le secteur monétaire et financier en reconstruisant un schéma bancaire avec deux banques publiques par absorption des actifs des autres». Cette fusion, explique-t-il, a pour objectifs principaux «d’accroître la surface financière des deux futures institutions financières, d’augmenter leur représentation territoriale et d’agrandir le réseau à moindre coût, d’introduire la normalisation et la standardisation des activités bancaires». Il est aussi question, explique Pr Goumiri, «d’intensifier l’informatique et la monétique, de redéployer les ressources humaines et de les optimaliser». A ses yeux, il faut «aller vers un changement radical et non pas se contenter de mesurettes, nécessite une décision politique au plus haut sommet de l’État afin de mettre sur les rails du changement le secteur monétaire et financier, qui en a tant besoin».
Fouad Irnatene
