
La céréaliculture est une filière agricole stratégique pour le pays. La superficie agricole utile qui lui est consacrée est des plus importantes dans le secteur agricole, toute production confondue. L'État a mis en œuvre un dispositif d'accompagnement en faveur des producteurs.
Des soutiens financiers grâce aux prix à la production rémunérateurs et à la fourniture des intrants (semences de qualité, engrais, produits phytosanitaires) à des prix subventionnés. La céréaliculture est considérée comme le pivot de la sécurité alimentaire du pays. Elle contribue à réduire la facture des importations de céréales de l'étranger. Elle participe également à la satisfaction des besoins de la population. L'Algérie figure parmi les plus grands pays importateurs et consommateurs de céréales au monde. D'où l'attention accordée par l'État à cette filière stratégique.
«L'Algérie occupe le troisième rang mondialement, en matière d'importation de céréales surtout le blé tendre, après l'Indonésie et l'Égypte», estime, l'expert agricole, Laala Boukhalfa. Sur cette question, le consultant en agronomie, souligne que «nos besoins à l'importation sont estimés entre 70 et 80 millions de quintaux», coûtant plus de «trois milliards de dollars au Trésor public». La production locale, négligeable, se situe entre 25 à 45 millions de quintaux par an avec une moyenne de rendement de 17 quintaux à l'hectare, a-t-il informé. Pour rehausser ce taux de rendement à 30 quintaux à l'hectare, de nouvelles mesures ont été engagées, par le Président de la République.
Ceci permettra, d'assurer également le développement de la filière de la céréaliculture en Algérie, a-t-il noté. Parmi d'autres mesures, il s'agit également de l'autorisation accordée aux agriculteurs pour l'importation du matériel agricole et pièces de rechange, ainsi que les tracteurs dont l'âge n'excède pas cinq ans. Il s'agit aussi de la «révision du taux de soutien des engrais qui passera de 20% à 50%. Ainsi, la généralisation de l'utilisation des nouvelles techniques d'irrigation, afin d'économiser de l'eau, surtout en cette période de stress hydrique», a-t-il précisé. Concernant la révision en hausse des prix de récupération des céréales au profit des unités de l'OAIC, le prix du blé dur est fixé à 6.000 DA le quintal.
Le blé tendre à 5.000 DA le quintal. L'orge et le triticale le prix est fixé à 3.400 DA le quintal. Toutes ces mesures sont prises par le chef de l'État, à travers les conseils de ministres, pour «encourager les agriculteurs à redoubler d'efforts pour améliorer la production locale et réduire sensiblement les importations allant même jusqu’à mettre un terme définitif à ces importations», a-t-il soutenu. Dans ce cadre, M. Laala, a ajouté que «les pouvoirs publics comptent beaucoup sur l'apport de l'agriculture saharienne». Ainsi, «tous les moyens sont mis à la disposition des investisseurs intéressés à contribuer dans la production de la céréaliculture», à savoir que le «rendement à l'hectare visé au niveau du Sud est entre 60 à 80 quintaux à l'hectare, où toutes les conditions sont réunies pour réaliser le défi», a-t-il analysé. Interrogé sur les récoltes agricoles, notre interlocuteur, a estimé que «compte tenu des conséquences d'émissions de gaz à effet de serres, provoquant de fortes chaleurs, la sécheresse et le retard de pluviosité, l'agriculture est compromise, à savoir que sans la ressource hydrique, il ne peut y avoir d’ espoir à une bonne récolte agricole». À cet effet, dit-il «l'Algérie doit réagir, afin d'assurer d'autres ressources hydriques», et ce, précise-t-il, par la «construction des retenues colinéaires, afin de récupérer les eaux pluviales qui se déversent généralement vers la mer». Il est nécessaire, selon lui, d'»entamer en urgence l'opération de dessalement de l'eau de mer».
Ainsi que l'»exploitation des eaux de la nappe phréatique qui est estimée à 50.000 milliards de mètres cubes», et enfin, l'»utilisation des nouvelles techniques d'irrigation économiques». Ces nouvelles techniques nous permettent d'économiser plus de 50% des eaux, a-t-il conclu.
Samia Boulahlib