La mobilisation permanente en temps de paix pour l’avènement de l’Algérie Nouvelle

«Si tu veux développer le Sud, ne rassemble pas les Algériennes et Algériens pour leur donner des ordres, pour expliquer dans le détail les chantiers potentiels, le développement de l’industrie, la richesse de l’agro-industrie, la transsaharienne électrique, si tu veux faire œuvre utile, il faut faire naître dans le cœur des pionnier(e)s l’enthousiasme et le désir de faire fleurir le Sud par un Développement Durable harmonieux.»

La loi sur la mobilisation générale a été adoptée au Sénat et à l’APN. Cette loi détaille les missions des Algériennes et des Algériens, si la patrie est en danger ; Dans ce cas, les hautes autorités du pays décident de la mobilisation générale à laquelle doivent répondre les Algériennes et les Algériens avec toutes leurs ressources ; matérielles, physique et intellectuelle. Dans cette Algérie, qui nous tient tant à cœur et qui vient de fêter ses 63 ans d’indépendance, nous remarquons que tout au long de son histoire trois fois millénaire, il s’est trouvé des femmes et des hommes qui ont provoqué des ruptures rendues nécessaires pour défendre l’intégrité du pays. Au XXe siècle, la glorieuse Révolution de Novembre fut une aventure humaine qui a marqué en son temps, la conscience du Monde. L’Algérie a connu, ensuite, une utopie après l’indépendance : Celle de la construction d’un État souverain, l’école pour tous, la nationalisation des ressources du pays, l’industrialisation. Cependant, d’autres défis nous attendent : Le monde du XXIe siècle traverse une série de crises imbriquées : climatique, géopolitique, énergétique, cognitive et morale. Dans cette réflexion, nous allons explorer les voies et moyens d’une mobilisation qui s’inscrit dans la durée, à savoir une mobilisation pérenne en temps de paix. Avec la nécessité d’un engagement permanent pour ne jamais être pris de cours, en préparant des plans B, C… avant que les problèmes ne se posent. Pour être toujours en phase, en mouvement avec le Monde, nous avons le devoir de sortir des sentiers battus en proposant, constamment, des idées et des opportunités nouvelles, avec l’ambition, en définitive, à faire partie des pays émergents, en entrant par la grande porte du savoir connu et reconnu. Pour cela, le premier objectif de l’Algérie est de maîtriser sa consommation d’énergie et, dans le même temps, promouvoir, à marche forcée, la création de richesses hors hydrocarbures. Cela ne se fera pas d’un coup de baguette magique, il faut une vision, une détermination sans faille, l’investissement dans la connaissance, l’intelligence et de l’endurance. En prenant exemple sur des pays qui ont réussi à mobiliser leur jeunesse autour d’un cap et du bien commun, nous pourrions, à notre tour, développer le Sud et lui donner une dimension formidable en ce sens qu’il lancera, sans conteste, l’Algérie dans le concert des pays émergents. Si on veut créer une empathie et une synergie capables de mobiliser, au sens le plus noble, les citoyens d’un pays autour d’une «utopie», il faut faire preuve de conviction et de pédagogie pour convaincre. Des utopies, nous en avions au sortir d’une guerre d’indépendance atroce. Nous pensions refaire le monde ; l’espoir était à portée de main. Avec détermination, le président Boumediene, par la révolution du 24 février 1971, a mobilisé l’Algérie : Ce sera, le développement de la Transsaharienne, le barrage vert, les 1.000 villages agricoles, la production pétrolière, le raffinage, le GNL la pétrochimie. En 2025, les défis sont encore plus grands. Il est vrai que des chantiers s’ouvrent : C’est le fer, avec Gara Djebilet, le transport ferroviaire, l’agro-alimentaire… Cependant, il est nécessaire de passer à une autre étape, celle de provoquer une prise de conscience, pour dépasser le bisness actuel et entamer une Révolution scientifique et technologique pour le Développement Durable du Sud. Il nous est apparu utile de proposer une réflexion complémentaire faisant du Développement Durable du Sud un rôle stratégique en tant que levier de rupture, de transformation, non pas fondé uniquement sur les ressources, mais sur l’intelligence, le savoir et une exploitation rationnelle et durable de notre potentiel minier.

Que se passe-t-il dans le monde ?

Le monde est de plus en plus dangereux, et les amis et frères actuels seront les ennemis de demain. Les idées de généreuses de paix d’humanité ont volé en éclats. Ce qui s’est passé à Ghaza où un peuple risque de disparaitre, devant l’indifférence ou la complicité des puissants, fait que l’inexistence du droit international est une réalité qu’il faut prendre en charge. Dans cet univers de la guerre de tous contre tous. C’est un monde profondément fracturé que nous côtoyons sans repli, mais avec une exigence de souveraineté, de connaissance. Tout tourne autour d’un nouveau monde où les ressources, mais aussi le savoir, vont dicter la politique et les relations entre Etats. Nous sommes dans un siècle où les armes classiques sont de moins en moins suffisantes. Cette guerre, de quatrième génération, fait appel à la maîtrise des nouvelles techniques reposant sur la technologie, l’intelligence artificielle, les mathématiques. Nous l’avons vu avec la guerre des douze jours ; l’Iran avec ses 250.000 ingénieurs/an a pu, non seulement résister, mais porter des coups sévères au sionisme, détruisant du même coup, la réputation du dôme de fer «invincible». Il faut constamment expliquer à la jeunesse, les enjeux du monde, l’informer des défis, des faiblesses et des forces du pays. En définitive, ce sera le plus sûr moyen de la mobiliser constamment et efficacement. Comment nous devons nous mobiliser «en temps de paix» ? Au vu du désenchantement du monde avec la disparition des «valeurs» que l’Occident est le premier à bafouer en dictant la norme du bien et du mal, il faut que nous soyons prêts à toutes les éventualités. La définition classique de la mobilisation générale comprend la mobilisation des hommes, des ressources, des moyens de production, avec un appel aux citoyens pour défendre, militairement, la nation. Ceci nécessite des mesures d’exception : Une économie de guerre, une réduction du train de vie du citoyen et de l’Etat. Avec, par-dessus tout, assurer la cohésion de l’unité nationale à travers un rappel permanent de ce devoir sacré. Cependant, la réponse classique de la mobilisation générale militaire n’est pas suffisante.  Notre société a besoin plus que jamais d’une mobilisation durable en temps de paix : une mobilisation de l’intelligence collective, d’une jeunesse bien formée, pour garantir une souveraineté économique et énergétique dans le temps long. La mobilisation en temps de paix est une dynamique volontaire, enthousiaste et durable, mobilisant toutes les composantes de la société pour faire face à des défis systémiques. Cette mobilisation naturelle devra générer un effet d’entraînement de l'ensemble de la société. Elle est pensée comme un sursaut collectif durable, à la fois défensif, éducatif, culturel, scientifique, économique et éthique. Il s’agit de défendre la souveraineté sous toutes ses formes (énergétique, alimentaire, cognitive, culturelle). Pour cela, il faut proposer à chaque citoyen(ne) un projet ; une utopie du bien commun pour s’intégrer dans un effort collectif, enthousiaste et lucide.

Réactiver ce feu sacré Le Développement Durable du Sud comme levier d’une utopie

Il s’agit, alors, d’éveiller les esprits, et de les responsabiliser. Cela passe par un récit mobilisateur. C’est un acte de souveraineté morale et stratégique, une refondation collective. L’utopie mobilisatrice est une vision exaltante, constamment vivifiée par des résultats générateurs de fierté autour d’un effort collectif. Ce qui se passe sur le rail Gara Djebilet - Béchar est une épopée (malhama) et les pionniers, qui sont les architectes, ont des raisons de fierté. Ils ont réalisé une œuvre collective à partir de l’idée première du président, qui a dû s’investir, personnellement, pour faire avancer le projet et en faire une œuvre qui honore le pays et qui, enfin, nous permettra de sortir de l’économie de la rente en créant de la richesse sans hypothéquer ce qui reste d’énergie fossile pour les générations futures. Ce pari donne sens à l’action collective, capable d’enflammer les cœurs et mobiliser les intelligences, avec pour fonction de fixer un cap clair, de promouvoir le bien commun. Le Sud, vaste, riche en ressources, pourra devenir, par notre volonté et notre mobilisation, le théâtre d’un autre renouveau national. Le développement ne peut être cohérent et pérenne sans un récit collectif fort : Une utopie enracinée dans les traditions de solidarité, de sobriété, de résilience et une technologie au service d’un développement durable pour amorcer le développement durable du Sahara, habitable, vert, viable, ancré dans la durée. Un État stratège et catalyseur : facilitateur. Un récit mobilisateur diffusé massivement : médias, écoles, réseaux mosquées, artistes. Une jeunesse impliquée, formée, valorisée : non comme main-d’œuvre, mais comme co-bâtisseurs. L’Algérie a le potentiel de se relancer, de se réinventer, lucide, enracinée dans son territoire et ses besoins. Tous les grands pays ont, à un moment ou un autre, mis en œuvre un contrat avec les citoyens. Dans les années 1930, les États-Unis ont connu une très grave crise touchant plus de 30% de la population active, particulièrement les jeunes. Pour endiguer le chômage une politique de grands travaux de brassage culturel, humain et économique a été lancée. Le news deal américain, mis en pratique par le président américain F. Delanoe Roosevelt, a permis aux Etats-Unis de se développer par une politique de grands travaux, notamment en plantant 2 milliards d’arbres. L’implication massive de la jeunesse a amené l’adhésion populaire, l’espérance et la fierté de contribuer à l’œuvre commune. «L’expérience américaine du Civilian Conservation Corps (CCC) a réussi, car, en réalité, ce n’est pas un problème économique, il faut trouver un rêve, une utopie, l’équivalent de la reconquête de la nature américaine. Il y avait un rêve : la conquête de la nature américaine, et un mode d’organisation, l’armée, c’est-à-dire, une école de commandement qui s’est avérée très utile, ensuite, pendant la guerre. Pour que les gens soient heureux de participer à ce genre d’activité, il y a beaucoup de conditions à réunir. Il faut non seulement un rêve qui tire, mais aussi des modes d’organisation qui inspirent confiance». «Par analogie avec le CCC, l’Algérie pourrait mettre sur pied l’Armée du Développement Durable du Sud (ADDS) adaptée aux réalités sahariennes. Nous pourrions transposer cette expérience en Algérie. Le Développement Durable du Sud est un projet structurant qui fera du Sud un laboratoire de durabilité, d’innovation et d’espérance pour une Algérie de nos rêves capable de se réinventer constamment. Ce programme pourrait structurer durablement l’Algérie en combinant formation en qualité et en quantité, tout en impliquant la jeunesse dans ce projet ambitieux. Cette politique de grands travaux est non seulement possible, mais pourrait être un levier stratégique pour structurer l’économie et l’aménagement du territoire. L’ADDS, couplée à cette politique de grands travaux, permettrait de créer un véritable bassin économique et industriel au Sud. Elle fixera les populations et pourra attirer les investissements. En modernisant les infrastructures et en connectant le Nord et le Sud. Ce Service National du XXIe siècle pourrait être la pierre angulaire d’une politique ambitieuse de grands travaux pour structurer et développer le Sud. L’objectif est de mobiliser une main-d’œuvre jeune et volontaire pour des chantiers structurants pour la valorisation amont et aval de nos matières premières, pour le développement du rail et même, à terme, des «villes champignons» qui pourront être érigées sur le tracé In Salah -Tamanrasset avec les utilités en électricité verte, la disponibilité de l’eau, la fibre optique, toutes les conditions réunies pour attirer les pionniers en mettant à leur disposition des habitations en phase avec le Sud.

Une stratégie énergétique lisible

Pendant 60 ans, nous avons principalement exploité les énergies fossiles : pétrole et gaz. Pourra-t-on continuer à subvenir aux besoins d’une population de 50 millions d’habitants en 2030 avec une consommation énergétique croissante de 8% par an ? En 2035, les besoins encore plus importants. Cela ne sera pas possible ! Nous devons tout faire pour sortir de la dépendance à un baril de pétrole erratique. L’un des grands chantiers qui ne devrait pas souffrir de retard est celui de la maîtrise de l’utilisation de l’énergie. La mobilisation devra aussi avoir un sens dans la nécessité d’une stratégie énergétique pour les dix prochaines années, qui passe d’abord par la rationalisation de la consommation. Nous devons expliquer que l’on ne peut pas continuer à consommer 1 milliard de mètres cubes de gaz et 500.000 tonnes de pétrole par semaine ! La part exportable diminuant de plus en plus. Chaque citoyenne et citoyen est mobilisé(e) en permanence pour consommer mieux et d’une façon sobre en pensant aux générations futures. La solution existe : Nous devons, sans tarder, mettre en œuvre un modèle énergétique qui fixe un cap pour les dix prochaines années en substituant, progressivement à l’énergie fossile, des énergies renouvelables L’ambition est d’arriver, à l’horizon 2035, à un mix énergétique où 50% de l’énergie consommée sera d’origine renouvelable. Chaque fois que nous installons une centrale solaire de 1.000 MW, qui coûte environ 700 millions de dollars, nous épargnons près de 400 millions de mètres cubes de gaz. L’avenir de l’Algérie est dans l’utilisation totale de l’électricité verte, dans une transition qui pourra être utilisée, notamment, dans une politique des transports utilisant l’électricité épargnant ainsi des millions de tonnes de pétrole. Imaginons en 2030 un réseau de train qui sillonne le Sud. Imaginons Tamanrasset, à huit heures d’Alger ! Le train sera le meilleur vecteur du brassage pour arriver au vivre ensemble.

Pour un système éducatif en phase avec la réalité du monde

Le pays est devant quatre défis : sécurité alimentaire ; sécurité énergétique ; sécurité économique (cybersécurité) et enfin sécurité technologique avec un système éducatif performant. Comment y arriver ? L’Algérie devra se tenir sur ses gardes, en permanence, pour «défendre» sa souveraineté. Le savoir et la maîtrise des technologies sont les meilleures défenses immunitaires du pays. Celui qui maîtrise l’éducation, la culture, la donnée et l’énergie est maître de son destin. Une éducation de qualité qui sert véritablement d’ascenseur social pour former des citoyens lucides, créatifs, qui sont fascinés par le futur. Pour créer un «effet d'entraînement», il s’agira de miser sur la formation scientifique et technologique. En prenant exemple sur les grandes nations, telles que la Chine, la Russie, l’Iran, qui qui forment des centaines de milliers d’ingénieurs. Tous les grands pays misent sur les sciences et la technologie Ainsi, à titre d’exemple les États-Unis possèdent un vaste réseau de centres de recherche scientifiques de grande qualité. Notamment ceux qui dépendent de l’armée comme les Centres de la Navy et la Darpa, qui produisent des recherches de pointe en science. La Navy emploie environ 2 500 à 3 000 chercheurs, dont 60-70% des chercheurs sont des ingénieurs et 25% des docteurs dans les télécommunications, l'aéronautique, la robotique, et les matériaux avancés. Mutatis mutandis, la réussite de l’Algérie, est liée à l’éducation et à l’investissement dans les disciplines technologiques avec au départ des bacheliers mathématiques en quantité et en qualité. C’est un véritable aggiornamento que nous devrons mettre en place Il faut enseigner à nos enfants la rationalité scientifique. Nous proposons la mise en place d’ici 2030 de 50 lycées d’excellence en mathématiques. Nous devons aussi réhabiliter les formations d’ingénieurs pour arriver à 50.000 ingénieurs par an à partir de 2030. Sait-on qu’en Iran 25% des étudiants vont dans les disciplines technologiques. L’Iran produit plus d’ingénieurs que les Etats Unis et trois fois plus que la France. Les dizaines de milliers d’ingénieurs que nous devons former en qualité seront les défenses de première ligne. Ils interviendront aussi bien dans la création de richesse, que dans la sécurité du pays.

Le vivre ensemble au cœur de la mobilisation permanente

La dimension vivre ensemble puis faire ensemble est fondamentale et devra être en permanence une de nos priorités ; Le Service National a été un formidable brassage, un melting-pot, qui a permis aux Algériens(nes) de se connaitre et de s’apprécier. Le Développement des transports au Sud serait un nouveau catalyseur pour le vivre ensemble. Pour cela, nous devons mettre en œuvre les conditions de la réussite globale de la mobilisation par le désir d'être ensemble, pour emporter l'adhésion du plus grand nombre à défendre, en permanence, le pays par des actions qui s'inscrivent dans le temps long. Vivre ensemble, cela ne veut pas dire seulement cohabiter, mais innover ensemble. Le brassage de la population pourra être favorisé par une idée cardinale du Président : le projet de train reliant Alger à Tamanrasset. Ce train, ce n’est pas seulement un levier économique puissant, c’est aussi un instrument d’une mobilisation durable, réussie qui soit désirée, partagée et prolongée par un «vouloir faire ensemble» : agir, bâtir, réparer, créer, non pas les uns à la place des autres, mais côte à côte, main dans la main. Aucune mobilisation, aussi bien pensée soit-elle, ne tient sans ce ciment invisible mais essentiel : le désir de vivre ensemble, dans la Nation algérienne qui devrait être un plébiscite de tous les jours. Le Développement durable du Sud sera notre fierté commune. Nous travaillerons pour les prochaines générations. Car défendre le pays, c’est, aussi, construire ses écoles, former ses compétences scientifiques, planter ses arbres, développer des chantiers structurants pour développer les ressources du pays. Le Sud est riche ; il attend nos rêves. Pas de miracle individuel sans des millions de mains en action. En conclusion, il faut dire que nous avons un devoir de mobilisation pour faire émerger notre pays dans le concert des nations, en sortant, graduellement, de la mentalité de la rente, car le développement durable du Sud est basé sur un nouveau paradigme : celui de la Révolution électrique verte. Pour cela, seul le parler vrai emportera l'adhésion d'une jeunesse capable de faire de belles choses, à partir du moment où on arrive à réveiller en elle le feu sacré de l'engagement pour faire œuvre utilen en s’attachant à la grandeur de l’œuvre à réaliser, en l’occurrence le Développement Durable du Sud qui est, avant tout, une conquête des cœurs. Nous devons faire naître au sein de la jeunesse ce désir d’être utile et d’être acteurs de leur destin, ce désir de construire, de se sentir responsable de l’avenir du pays, et ceci par une mobilisation permanente. À l’indépendance, un feu sacré nous animait. Aujourd’hui, ce feu sacré, nous devons le rallumer. Non par nostalgie, mais par nécessité et dans les actes. Soixante-trois ans après, d’autres défis nous attendent. Il est important de noter que toutes les composantes du corps social de l’Algérie doivent se sentir concernées, notamment notre diaspora scientifique et tous les Algériens expatriés qui devraient s’intégrer dans les défis du pays. Ceci nous permettra de bâtir le pays en toute quiétude. L’Algérie Nouvelle que nous voulons pourra, alors, trouver son chemin. C’est cela une mobilisation en temps de paix, qui s’inscrit dans la durée. Nous devons faire preuve d’imagination. le Sud sera le catalyseur de cette nouvelle vision de création de richesses par l’exploitation raisonnée des ressources, en descendant dans l’aval. Il ne s’agit plus de vendre nos matières premières à l’état brut, mais de transformer, de produire, de créer de la valeur ajoutée. C’est un projet national qui s’adresse aux architectes du renouveau, aux bâtisseurs silencieux, aux universitaires, à la jeunesse qui attend son appel. Une nation qui ose à nouveau penser grand et juste se réveille. La mobilisation doit générer une adhésion enthousiaste pour forger l’avenir avec courage, avec lucidité. Les réunions concernant la jeunesse qui se sont déroulées sont des excellentes tribunes pour expliquer aux jeunes ce que la Nation attend d’eux. Il en est de même des scouts et des étudiants. Par la force de conviction, nous pourrons donner un coup d’accélérateur dans le développement du pays. C’est cela la mobilisation permanente en temps de paix, qui n’aura aucune difficulté si le pays nous appelle dans une mobilisation générale, bien préparée et rapidement opérationnelle. La mobilisation permanente en temps de paix est nécessaire, car le pays est dans une phase de développement continu et rapide. En définitive, il est connu que l’Algérienne et l’Algérien ne s’affirment que dans les défis où elles et ils donnent la pleine mesure de leur talent. Nous devons faire émerger une société de la science, loin de la fatalité et des temps morts dans le conformisme, stérilisant toute conquête scientifique, car l’Algérie, de par son ambition à faire partager aux jeunes son histoire et sa profondeur stratégique, est capable de faire de belles choses.

Chems Eddine Chitour (*)

(*) Professeur émérite, ancien ministre

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