Hacène Taïbi, jeune entrepreneur en recyclage de plastique : «L’absence de la culture de tri des déchets nuit»

Ils sont jeunes, innovants et dépoussièrent le marché sur lequel ils évoluent avec une vraie valeur ajoutée. Ces jeunes entrepreneurs qui se risquent à investir dans le recyclage sont promis à un très bel avenir.

Ces jeunes entrepreneurs en herbe décident de se lancer dans un marché très prometteur et font aussi du bien a la planète. Hacène Taïbi est un jeune Algérien, de 28 ans, qui a un MBA en management marketing. Il préfère parler de «ressources» plutôt que de «déchets» pour casser l’image de détritus sale envahissant la nature. 
Le but de son PME ? Montrer que ces déchets, notamment le plastique placés au bon endroit, ont une grande utilité. 
Cap donc sur la filière de recyclage du plastique. Sa voie est désormais tracée dans le développement durable.  Son projet a vu le jour en 2022, à Bouira, dans le recyclage des déchets plastiques notamment le polyéthylène téréphtalate (PET), un projet rafraîchissant dans un secteur très porteur avec un véritable engagement sociétal. 
«L’idée de ce projet est venu à travers l’association AFEV qui nous a fourni une formation complète sur les métiers verts comprenant trois phases. 
Les étapes de création d’une entreprise, l’élaboration d’un business plan et business modèle et enfin le Coaching. 
Après une étude de marché menu sur le terrain, nous avons constaté une opportunité d’affaire très intéressante car plus de deux millions de tonnes d’emballages plastique sont produits en Algérie, le taux de recyclage est estimé à seulement 10%», nous dira Hacène avec plein d’ambition et la volonté de faire de son projet un levier économique à long terme. 
«Il fallait réfléchir à un projet dans un créneau innovant. Je voulais un projet à double dimension sociétale et industrielle. Et c’est comme ça que j’ai opté pour le recyclage du plastique. On va faire de la valorisation des déchets urbains et industriels, du plastique transparent, issu des bouteilles d’eau et de jus. 
Le travail consistera à broyer ces bouteilles, les nettoyer et les sécher pour obtenir des paillettes de PET qui serviront uniquement à la fabrication du textile, fibre non tissée, à l’exemple de la ouate, ou des emballages d’œufs et de lessive», nous expliquera Hacène. 
Un projet économique et environnemental qui servira aussi à débarrasser l’environnement d’un matériau qui met plus de 100 ans à se dégrader. 
Cela n’a pas toujours été rose pour notre jeune entrepreneur «nous avons vécu beaucoup de difficultés pour avoir l’information fiable par les services concernés, il y a aussi Le problème de matière première causée par l’absence de la culture de tri des déchets au préalable, le nombre de collecteurs étant insuffisant, et nous n’avions pas l’accès aux décharges publiques pour faire la collecte nous même et assuré la matière première puisque ce sont les opérateurs informels qui détiennent le marché. 
Il y a aussi le problème de la lourdeur de l’administration qui ne nous facilite pas les choses pourtant notre projet de collecte et recyclage des déchets plastiques permettra de la mise en valeur de matières premières recyclées, donc réduction de l’importation, création de la richesse, création de l’emploi et préservation de l’environnement de la pollution de plastique».         
 
Farida Larbi

 

Sur le même thème

Multimedia