
La citadelle d’Alger, sise sur les hauteurs de la Casbah, abrite jusqu’à la fin septembre une somptueuse exposition intitulée « Réflexions sur le design… entre tradition et modernité ». Organisée par le musée public national d’art moderne et contemporain (MAMA) en coordination avec l’Office national de gestion et d’exploitation des biens culturels protégés (OGEBC), l’exposition propose aux passionnés du design une immersion dans un univers de créativité à la fois utile et symbolique. Accueillie aux voûtes de la mosquée du dey, sur le point culminant de la Casbah d’Alger, ce lieu hautement symbolique accueille beaucoup de touristes depuis plusieurs mois. Afin de joindre l’utile à l’agréable, l’exposition propose aux touristes une découverte du savoir-faire algérien à travers les œuvres de six artistes nationaux et un Burkinabé. Pour Réda Selmi, commissaire de l’exposition et artiste exposant, cet événement rassemble des œuvres du MAMA ainsi que d’autres objets créés par des artistes professionnels dotés d’une grande expérience et réputation internationale. « C’est une exposition collective en guise de rétrospective des œuvres du MAMA et d’illustres créations de plusieurs artistes.
Il n’y a pas de thème précis, juste une mise en exergue du design dans toutes ses dimensions », a-t-il fait savoir avant de s’étaler sur les difficultés rencontrées à la mise en place de cet événement, notamment en ce qui concerne l’installation des œuvres lourdes et volumineuses dans un site très protégé. Réda Selmi expose « Kalam » (plume), un fauteuil confortable de couleur orange, réalisé en bois d’hêtre et de cuir original afin de laisser au visiteur de faire sa propre lecture. Des œuvres inspirées du patrimoine culturel, de l’histoire et de l’identité algérienne avec des touches modernes ont beaucoup plu aux visiteurs. Déjà exposés à la sixième édition du festival international d’art contemporain d’Alger (FIAC) en 2014 ou encore lors de l’événement : Constantine capitale de la culture arabe 2015, on trouve entre autres les œuvres de Chérif Medjbar qui expose « Les trois pensées », « Bijou kabyle » et « Assise turban », fauteuil de grand format inspiré d’une étoffe de robe kabyle. « J’ai participé avec cette œuvre à la biennale de Dakar au Sénégal en 2006. J’ai travaillé plusieurs esquisses avant d’arriver au produit final en m’inspirant du fromage gruyère.
C’est une table en métal conçue pour deux personnes, elle transmet l’échange, le rassemblement et propose une nouvelle vision de l’art de la table », a noté l’artiste, jeudi dernier, lors du vernissage de l’exposition. Jamel Matari propose « Tektoukatte », des réalisations en cuivre, tandis que Samir Hamiane s’est inspiré de la légende algéroise de Khdaouadj el Amia pour réaliser "Khdawej". Mohamed Réda Skander propose des bijoux alors que Mohamed Fayçal Guenni, Mohamed Ourad, et l’artiste burkinabé exposent des objets aussi bénéfiques dans l’usage quotidien que porteurs de valeurs esthétiques.
K. B.