
Paru aux éditions Casbah, l’ouvrage Hommage à Ali El Kenz, itinéraire d’un penseur indépendant sous la direction d’Abdelhamid Abidi, Layachi Anser, Mustapha Madi est une sorte de reconnaissance au sociologue à travers des témoignages d’amis et de collègues de différents pays.
Estimé comme un excellent chercheur, par la communauté internationale et par ses collègues, Ali El Kenz est une figure de proue de la sociologie.
Suite à son décès le 1er novembre 2020 à Nantes, bon nombre de ses proches ont exprimé leurs sentiments d’amitié en évoquant leur rencontre, leurs souvenirs et leurs expériences avec lui tout en axant leur discours sur son parcours professionnel, sur son œuvre et sur le fait qu’il a établi des ponts entre le Nord et le Sud.
Homme de principe, Ali El Kenz était à l’écoute des pulsations du peuple, et proche des petites gens.
Nombreux, étaient ces amis et collègues qui ont dressé un portrait à titre posthume de ce professeur émérite.
L’historien Mohamed Harbi recentre le débat sur le militantisme du quartier L’Espérance, à Skikda, où Ali El Kenz a puisé cette sève et rappelle sa passion indéfectible pour la Palestine.
« Ali El Kenz plus qu’un homme de sciences et de raison, homme de cœur et de passion », est l’intitulé par lequel Nacer Bourenane évoque cet humble professeur.
Pour sa part, Aissa Kadri rappelle l’échec de cette génération dont est issu le sociologue.
Laroussi Amri, professeur de sociologie à l’université de Tunis, le qualifie d’homme des fidélités ; tandis qu’Yves Tertrais, maître de conférences de l’université de Nantes, tente de cerner l’homme et l’exilé en qualifiant sa force de « savant ».
Pour Saïd Djaafer, professeur de l’institut d’études politiques d’Alger, « Ali El Kenz est un intellectuel en empathie avec les classes populaires ».
Il est indéniable que ce militant était proche des classes les plus défavorisées dont le prolétariat et le lumpenprolétariat.
« L’ayant eu comme professeur, je garde un bon souvenir d’un homme de culture, de science très à l’écoute de ses étudiants et de sa société. »
Dans le dernier chapitre de cet ouvrage, Ali El Kenz livre ses dernières pensées touchantes relatives à l’Algérie, à la vie et à la mort, ainsi qu’aux problèmes de logements et de cimetières. Il interpelle sur la promiscuité des cimetières algériens qui manquent de places en faisant un parallèle avec le manque de logements. Cette comparaison paraîtrait cocasse si elle n’était pas une dramatique expression d’une dure réalité.
Ce livre dresse une trajectoire professionnelle riche et prolifique en expériences et en recherches.
Kheira Attouche