
La relation entre la poésie et la Révolution est profondément enracinée dans l’histoire. Par son langage lyrique, elle permet de susciter des émotions fortes et de galvaniser les populations. L’exemple de notre lutte de libération nationale est particulièrement édifiant en cette occurrence, dans la mesure où elle a intensément nourri et fortifié une ardente aspiration à la liberté et à la dignité.
Les poètes qui ont servi cette noble cause ont su toucher les cœurs et éveiller les consciences. Leurs poèmes sont devenus de véritables manifestes qui portent des idéaux de liberté, de justice et d'égalité. C’est presque un truisme que d’avoir à rappeler que cette révolution de 1954 ne s’est pas confinée dans les limites d’une Algérie en armes, mais qu’elle a suscité l’admiration, l’enthousiasme de nombreux peuples, dont le peuple soudanais. Avec beaucoup de plaisir et de fierté, son excellence l’ambassadrice du Soudan à Alger, Nadia Mohammed Kheir Othmane, s’est dite ravie de mettre à la disposition des lecteurs algériens un florilège de textes poétiques, œuvres d’écrivains qui ont glorifié l’Algérie, l’héroïsme de son peuple. Publié à l’occasion de la célébration du soixantième anniversaire des relations diplomatiques entre les deux pays, le recueil est un puissant hommage à une révolution, considérée comme un des évènements les plus marquants de l’histoire contemporaine. Une révolution qui a su franchir les frontières, grâce à des idéaux et des principes, jusqu’à devenir une source d’inspiration pour tous les peuples épris de liberté et soucieux de s’affranchir. Cette révolution, souligne la diplomate, a suscité un écho palpable auprès du peuple soudanais, qui a tôt fait d’accueillir et d’héberger sur son sol des dirigeants algériens, qui s’est solidarisée avec la lutte des Algériens, manifesté un soutien politique et diplomatique dans les tribunes et les fora internationaux. Cette honorable prise de position n’est pas uniquement dictée par les règles de la fraternité et des engagements arabo-africains, mais c’est également la preuve d’une relation particulièrement amicale, fortement enracinée dans l’histoire, note la diplomate. Notre posture à l’égard de l’Algérie et de sa révolution n’est pas une simple conduite gouvernementale, mais c’est surtout un sentiment qui émane du peuple soudanais et que traduisent en permanence des générations successives de poètes et d’écrivains, de symboles de la créativité soudanaise.
Cette publication, poursuit-elle, est une sélection d’œuvres produites par une pléiade de poètes au talent confirmé, tels Mohammed Al Fitouri, Mohiédine farès et consorts. Elle s’érige telle une passerelle qui relie les générations. En effet, le premier poème a été écrit au milieu des années cinquante, et le dernier a été publié dans le cadre d’activités de jeunesse organisées dans le sillage de la célébration du 70e anniversaire du déclenchement de la Révolution de 1954. En conclusion, la diplomate a dédié ce travail au peuple algérien en signe d’affection et pour consolider le rôle de la littérature, de la culture et des Arts.
M. B.