Une partie des œuvres d’Ould Abderrahmane Kaki, considéré comme un des doyens du mouvement théâtral algérien des années 1950, a récemment fait l'objet d'une édition de recueil. Avec l'aide du ministère de la Culture et des Arts, cette initiative a été l'œuvre de l'association culturelle théâtrale Kartika, en collaboration avec le Théâtre régional d'Oran (TRO).
Les quatre œuvres sélectionnées sont parmi les plus prestigieuses de Kaki. Ces pièces aux titres évocateurs, en l'occurrence 132 ans ; Koul wahad ou hokmo ; Béni kelboun et Diwan garagouz traitent de thématiques différentes. Les textes ornés de poésie, de contes, de patrimoine et d'histoire sont d'une aide précieuse aux jeunes étudiants et aux pratiquants amateurs. Le recueil contribue au processus du passage de la transmission orale du théâtre algérien à des ouvrages codifiés et édités pour en faire un héritage aux prochaines générations. «On a distribué à titre gracieux une centaine d'exemplaires aux étudiants d'arts dramatiques des université d'Oran et Mostaganem ainsi qu'aux troupes amateurs ayant pris part au 53e festival national du théâtre amateur. Il est important que nos jeunes connaissent les doyens du quatrième art algérien», souligne Mourad Senouci, directeur du TRO. Né le 18 février 1943 à Tigditt, quartier populaire de Mostaganem.
Il rejoint très jeune les scouts musulmans avant de faire partie de la troupe théâtrale de l'association «Essaidia». Il crée en 1958 le théâtre du Garagouz qui apporte un style révolutionnaire à son époque au vu des pièces produites durant la guerre de Libération nationale. Il compte à son actif plusieurs œuvres d'anthologie à l'exemple de La maison de Dieu ; El Guerrab ouas'Saalhine ; La légende de la rose et Diwan el mela. Ould Abderrahmane Kaki est lauréat de plusieurs distinctions à l'instar de la médaille d'or au festival du théâtre expérimental au Caire, en 1989, prix octroyé au même titre que l'écrivain et metteur en scène britannique Peter Brook.
Kader Bentounès
