Le Centre culturel algérien de Paris organise un événement demain 11 juin suivi d’un concert le 14 du mois par l’Ensemble andalou de Paris en hommage au maître Mohamed-Amine Mesli, figure emblématique de la musique andalouse. Sur les traces de maître Yahya Ghoul, disparu en 2024, le regretté Mesli a œuvré inlassablement au renom de ce patrimoine.
La vie et l’œuvre du Maître Mohamed-Amine Mesli, chercheur et musicien andalous sera au centre d’une rencontre-hommage demain 11 juin au Centre culturel algérien de Paris. L’événement aura pour thème l’héritage du maître. Mesli chercheur infatigable a servi avec dévouement une musique qui plonge ses racines séculaires dans l’héritage des temps anciens. Disparu en 2006 à 51 ans dans la plénitude de ses capacités artistiques, le regretté Mohammed-Amine Mesli est né en 1955 à Tlemcen où il découvre sa vocation artistique au lycée Benzerdjeb auprès de Cheikh Mustapha Brixi élève du célèbre El Arbi Bensari. Les parents du jeune Amine s’installent à Oran alors qu’il n’avait que15 ans. Plus tard, il intègre la célèbre association Nassim El andalous d'Oran sous la direction de Cheikh Yahia Ghoul tout en poursuivant ses études en chirurgie dentaire. Mohamed-Amine succède à Yahia Ghoul à la tête de la prestigieuse association dont il va assurer la direction de l'orchestre sénior durant 20 ans. Maître Yahya Ghoul, quant à lui, s’installe aux USA pour exercer sa spécialité de cardiologue et s’engagera corps et âme à élargir l’audience de la musique andalouse par des concerts et des conférences dans plusieurs grandes villes des USA et au Mexique. A la tête de Nassim el Andalous, Mohamed Amine Mesli intègre l’esprit de recherche dans sa pédagogie. Ce fut une riche période marquée par un nouveau souffle. Le répertoire est doté d’un travail de recherche inlassable. Il consulte les archives disponibles et fait revivre des pièces menacées d’oubli qu’il remet sur scène grâce à de précieux témoignages auprès d’anciens maîtres. C’est ainsi que Nassim el andalous devient une académie dans son genre avec une dimension de discipline scientifique. Des hommages sont rendus à de nombreuses personnalités, notamment Cheikh Berexi, Cheikh Omar Bekhchi, Cheikh Redouane. En 2001, le maître intègre l’Association des Airs Andalous de Paris. Encouragé par son ami Abdelkrim Bensid, chef d'orchestre de l’institution parisienne de 1994-2010. Il conçoit une nouvelle architecture pédagogique en y ajoutant la passion. Après l'hommage rendu à maître Yahia Ghoul en mai 2024, l'ensemble Andalou de Paris présidé par Tewfik Bouabdallah et sous la direction de Abdelkrim Bensid, ce prochain événement du 11 juin se veut un témoignage pour un homme de grande valeur qui a quitté trop tôt la scène artistique mais dont l’héritage constitue un véritable trésor. Avec le décès de Mohamed-Amine Mesli disparait une légende qui a consacré le meilleur de lui-même à la tradition musicale andalouse
R. L.
