Une rencontre symbolique sur le conte s’est tenue, hier au palais de la Culture Moufdi-Zakaria. Présidée par la ministre de la Culture et des Arts, Malika Bendouda, la rencontre a réuni des narrateurs venus des quatre coins du pays, aux côtés d’un jeune public, pour lancer un ambitieux programme national dédié au conte populaire dans les bibliothèques principales.
En présence de figures emblématiques, telles que Kada Benchemissa et Sihem Kennouche, ainsi qu’une dizaine d’enfants, les échanges ont porté sur les défis majeurs de cette discipline ancestrale. À l’heure où l’image et les supports numériques dominent l’univers des enfants, le conte oral semble délaissé, menaçant la transmission intergénérationnelle des valeurs, de la morale et de la sagesse.
Consciente de cette urgence, la ministre a affirmé que «le but de cette rencontre est que le narrateur devienne une composante essentielle des bibliothèques principales sur tout le territoire national». Malika Bendouda a insisté sur la nécessité de recréer un lien entre le patrimoine oral des aïeux et cette génération davantage tournée vers le numérique : «Il faut créer cette osmose entre le patrimoine oral populaire, celui de nos grands-mères, et les nouvelles générations.»
Le programme vise plusieurs objectifs : réintroduire le conte dans la vie quotidienne des enfants, accompagner leur apprentissage, par une programmation hebdomadaire dans les bibliothèques, et préserver cet héritage culturel menacé. «Nous souhaitons transmettre la chaleur de l’ancien conte, sa magie et sa morale, tout en recensant, enregistrant et digitalisant l’héritage oral algérien», a précisé la ministre. Une plateforme numérique dédiée au conte est à l’étude, de même que l’intégration de contes populaires dans les ouvrages de jeunesse. Lancée à l’occasion de la rentrée scolaire, cette initiative cherche aussi à réduire l’usage excessif des écrans et à redonner aux enfants le goût de l’écoute et de l’imaginaire. Enfin, Malika Bendouda a exprimé sa volonté de valoriser une profession menacée, en annonçant la possible création d’un événement national, voire international, dédié aux narrateurs.
«C’est une occasion historique pour les narrateurs de sauver leur corporation, mais aussi l’héritage oral de la disparition», a-t-elle conclu. Les narrateurs présents ont unanimement demandé la création d’une maison du conte et le lancement de caravanes à travers le pays. Ils ont rappelé la dimension de «mémoire des peuples» de cette tradition, et des figures, comme Boulmerka et Belaïd Hadjer de Tlemcen, ont insisté pour que le conte soit intégré dans le cursus scolaire. D’autres intervenants ont mis en avant l’aspect thérapeutique du conte, notamment pour les enfants trisomiques, autistes ou hyperactifs.
K. B.
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Le septième art au cœur des priorités
Dans le cadre d’une démarche stratégique destinée à redonner souffle et visibilité à l’industrie cinématographique nationale, la ministre de la Culture et des Arts, Malika Bendouda, a présidé, dimanche et lundi, deux réunions successives consacrées à l’examen en profondeur de la situation du septième art algérien. La rencontre a réuni cadres du ministère, directeurs d’institutions spécialisées et responsables culturels. Ensemble, ils ont identifié les freins majeurs entravant le développement du secteur.
La ministre a appelé à accélérer la généralisation des complexes cinématographiques modernes, notamment les multiplex, et à stimuler l’investissement privé. Elle a souligné l’importance d’une meilleure coordination avec les collectivités, pour exploiter efficacement les salles de cinéma, y compris celles récupérées des communes, en les confiant à des acteurs associatifs ou culturels.
Lors de la deuxième réunion, les responsables du Centre algérien de développement du cinéma, du CNCA, de la Cinémathèque et de la Fondation Émir Abdelkader ont présenté leurs bilans. Des mesures correctives immédiates ont été prises pour remédier à certaines insuffisances.
Un accent particulier a été mis sur le projet cinématographique dédié à l’Emir Abdelkader, que la ministre souhaite voir traiter avec ambition et exigence artistique. Ce film, a-t-elle affirmé, devra devenir une œuvre de référence à l’échelle internationale.
K. B.