Librairies :Lectures d’été

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Au-delà des contraintes du confinement, les grandes vacances sont là. En manque d’activités extérieures, les algériens se tournent vers le monde des multimédias. Tout le monde est connecté soit sur son smartphone, soit sur son ordinateur ou même sur sa télévision.

Pourtant, les amoureux du livre restent nombreux. Sur les réseaux sociaux ils sont des dizaines à demander chaque jour, des idées de lecture à se partager, de nouveaux livres à découvrir. Il faut dire qu’en ces temps de pandémie, les nouvelles publications sont rares.

Néanmoins, certaines maisons d’édition ont franchi le pas pour sortir de nouveaux titres. La plus prolifique d’entre elles reste Casbah Editions. En effet, une petite virée à la fameuse librairie des Arts et des Lettres de la Place Audin, nous a permis de constater que cette dernière a édité plusieurs ouvrages en même temps cet été.

 Il s’agit d’abord de la publication du dernier roman de leur auteur fétiche, Yasmina Khadra. « Il reste à ce jour, l’écrivain le plus prolifique et le plus lu en Algérie. Il n’a même pas besoin de publicité. Tout le monde cherche son dernier né », nous indique Radia Hihi, responsable de la librairie qui précise que le dernier roman de l’écrivain, sorti en 2020, « Le sel de tous les oublis », a été incontestablement, le bestseller de l’année.

Le nouvel opus « Pour l’amour d’Elena », un roman qui s’inspire librement d’une histoire vraie et dont la trame se déroule au Mexique, va certainement rejoindre la grande liste des succès en librairie de Yasmina Khadra.  Il est proposé à 1300 DA.

Les autres titres de Casbah éditions sont  « Fayla », d’Abdelmoaiz Farhi. Un jeune auteur qui monte et qui vient de signer son premier livre d’épouvante aux rebondissements haletants. Dans le résumé l’on apprend que, pour assouvir sa vengeance contre ceux qui lui ont causé beaucoup de mal de son vivant, une créature d’outre-tombe revient, vingt ans plus tard, s’en prendre à leurs enfants, de jeunes candidats au baccalauréat, qu’elle terrorise en rameutant contre eux des êtres démoniaques, terriblement malfaisants, enfantés par son imagination diabolique.

Il ya également,  « Azzeffoun, son histoire et ses célébrités » de Nordine Grim proposé  à 850 DA, et qui connait lui, un succès certain à cause de l’intérêt du sujet. 

Ali Guenoun, un autre auteur prolifique, docteur en histoire de l'université de Paris I Panthéon-Sorbonne, a publié lui, « La question kabyle dans le nationalisme algérien ». Un livre  qui traite dans le détail de la période 1949-1962 en Algérie. Il est proposé à 1300 DA

Toujours chez les éditions Casbah, un roman de keltoum Staali, « la ville aux yeux d’or ». Cette ancienne journaliste  installée en France, qui a collaboré dans plusieurs journaux indépendants, a écrit sa trame autour d’une femme qui revient à Alger pour écrire un livre, renouant ainsi avec son passé, elle se perd au milieu de personnages fabriqués de toutes pièces, un prétexte pour mettre la ville de son enfance en lumière.  (700 DA),

Pour les lectures spécialisées, le livre « Economie de la connaissance et le développement agricole et rural, l’expérience algérienne ». (950 DA), peut constituer une base de travail pour tout agronome en herbe. Coécrit par deux experts en la matière, à savoir, Abdelkader Djeffal et Rachid Benaissa ancien ministre de l’agriculture, l’ouvrage constitue une mine d’information sur le sujet.

Des choix éclectiques et des sujets d’actualité côtoient les romans

Les autres livres sortis cet été reviennent aux éditions El Hibr qui ont publié un essai de Samy Assad, « secondes escapades, cheminement d’une grande âme » (650 DA) en français, et deux autres en langue arabe,  « Les bergers d’Arcadia » de Mohamed Fatilina,  (700 DA) et le célébre « psychologie des foules » de Gustave Lebon. Proposé à 600 DA.

Les éditions Anep ont publié elles, un ouvrage du Dr Chems Eddine Chitour, intitulé, « Hymne aux fidèles de l’Algérie », (1300 DA).

Les libraires ont également vu la sortie cet été, des livres de Djamel Rebbach. Ils évoquent l’histoire méconnue d’El Mahroussa,  sous le titre « Alger l’imprenable ». Déjà deux volumes proposés en attendant trois autres : de 1516 et l’appel d’Alger jusqu’à 1830 et l’invasion du pays par les Français. Ils sont publiés par une boite de communication, AC/Com éditions. Leur prix est fixé à 1900 DA.

Amar Abba pour sa part, est un diplomate de carrière qui a fait un voyage dans l’œuvre poétique de Lounis Ait Menguellet,  avec une préface de Yasmina Khadra. Publié aux éditions Franz Fanon.(1000 DA) cet ouvrage très fourni du reste, évoqué la personnalité de l’auteur qui a été en poste aux quatre coins de la planète et pour qui, les poèmes du  chantre de la chanson kabyle  furent des repères précieux. « D’un poème à son interprétation, d’une analyse à une comparaison », Amar Abba restitue toute la complexité des créations artistiques de Lounis Ait Menguellet et qui font de lui, une personnalité « hors du commun », selon l’auteur.

Les éditions Franz Fanon ont également publié le livre du journaliste Amer Ouali qui parle de son livre, « De la naissance du FIS aux législatives de 1991 ». Préfacé par le journaliste Mustapha Hammouche, il est proposé à 800 DA.

Pour être dans l’air du temps, deux livres se démarquent des autres publications et qui concernent la pandémie du Corona. Ainsi, l’expert et économiste Mohamed Mebtoul a traité le sujet dans ses aspects pratiques, le livre s’intitulant, « Covid 19, la mise à nu du politique », édité par les éditions Koukou et proposé à 800 DA, tandis que le 2éme écrit pat le docteur Mahmoud Boudarene, évoque les traumatismes psychiques découlant des drames de cette pandémie. Psychiatre de son état, Dr Boudarene évoque les cas auxquels il a dû faire face depuis plus d’une année. Le livre coûte 400 DA.

Enfin, seul livre d’un auteur étranger publié cet été et disponible sur les étals de la librairie des Arts et des lettres, est celui d’Amine Maalouf. Edité aux éditions Grasset, « nos frères inattendus » est un roman qui coûte 5800 DA. « Que voulez-vous ? Il n’ya plus d’importation. Du coup les prix ont presque triplé. Le livre coute 22 euros en France » nous explique Radia qui précise que malgré la baisse « terrible » de l’activité livresque, il reste toutefois des inconditionnels qui viennent pousser la porte de cette petite librairie, dans l’espoir d’acquérir le livre rare. « C’est pour cela que nous tenons, et que nous avons l’espoir que les choses vont changer prochainement ». Inchallah ! Diront nombreux d’entre nous.

Amel Zemouri

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