L’Algérie numérise son héritage : l’IA, une arme contre l’oubli

Ph.:Wafa
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C’est un message fort, porteur d’avenir, que le ministre de la Culture et des Arts, Zouhir Ballalou, a lancé à l’occasion de l’ouverture officielle du Mois du patrimoine. À l’ère du numérique, où les menaces pesant sur la mémoire collective sont aussi grandes que les opportunités de la préserver, le ministre a mis en avant une vérité sans équivoque : «L’intelligence artificielle n’est plus un choix, mais une nécessité incontournable.»

Cette déclaration puissante a donné le ton du colloque international sur le patrimoine culturel à l’ère de l’IA organisé, hier, à l’École supérieure d’intelligence artificielle (ENSIA) de Sidi Abdellah, en présence d’experts algériens et internationaux. Dans son allocution, M. Ballalou a souligné que l’Algérie ne peut se permettre de rester en marge de la révolution numérique. L’intelligence artificielle, selon lui, représente aujourd’hui un levier stratégique pour documenter, restaurer et transmettre le patrimoine culturel avec une précision et une rapidité inégalées. Il a rappelé que l’Algérie, «Sous la conduite éclairée du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, accorde une importance capitale à la sauvegarde du patrimoine national, conformément à l’article 76 de la Constitution».Il a aussi dévoilé que 12 projets dans le domaine de la culture ont été inscrits dans le Plan national de numérisation, dont plusieurs sont déjà opérationnels. Pour M. Ballalou, le numérique est bien plus qu’un simple outil : c’est une voie vers une culture accessible à tous, en particulier les jeunes générations. Ce colloque a offert une plate-forme de discussion sur des thématiques majeures liées à la préservation du patrimoine grâce à l’IA. le projet «Kel Essuf» et le projet «Visite Algeria» ont été présentés comme des exemples concrets d’initiatives de numérisation du patrimoine culturel. Les experts ont également abordé des sujets tels la documentation et la préservation du patrimoine architectural et immatériel, l’utilisation de l’IA pour la restauration d'œuvres et de monuments ainsi que la mise en place de plates-formes collaboratives pour le partage des connaissances. Le colloque a ainsi marqué un tournant important pour le secteur culturel algérien, avec l’ambition de rendre le patrimoine vivant, accessible et soutenu par la technologie. M. Ballalou a appelé à une mobilisation collective pour garantir la pérennité du patrimoine algérien à l’ère de l’IA, dans le cadre d’une stratégie nationale visant à intégrer pleinement le numérique dans le secteur culturel. Ce message n’est pas seulement un slogan, mais un cap stratégique pour la culture en Algérie.

M. K.

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