
La fondation Benbahmed-Faabba a inauguré, samedi dernier, le premier musée privé algérien dédié à l’art africain. Le musée «Itinéraire Algérie-Afrique» raconte non seulement l’histoire du continent, mais aussi celle de ses fondateurs qui, depuis de longues années, se passionnent pour les arts et cultures africains.
Cette inauguration est dédiée à la mémoire de l’inspiratrice de la fondation Benbahmed-Faabba, feu Amina Benbahmed. C’est sous le slogan «Toutes les routes d’Algérie sont africaines» que le musée a ouvert ses portes. Le musée, dédié à la fraternité Algérie-Afrique, exposera au grand public jusqu’au 14 du mois prochain, une partie des collections axées sur les caractéristiques des grandes cultures africaines, dont certaines datent de la période antique.
Pas moins de 5000 objets d’art sont collectés depuis 1963 lors du premier voyage d’Abdelkrim Benbahmed au Ghana. «Mon premier voyage fut au Ghana en août 1963. J’étais étudiant, responsable à l’Union générale des étudiants musulmans algériens (UGEMA), chargé des relations africaines, et c’est comme cela que j’ai connu l’Afrique», raconte Abdelkrim Benbahmed. Ensuite, ce furent des visites au Nigeria, en Egypte, en Libye, au Kenya, en Ethiopie, àu Tanganyika et à Zanzibar. «Je racontais tout à Amina, devenue ma compagne, pour près de soixante ans. Nous étions sublimés par la richesse des cultures, des paysage et surtout par la gentillesse des femmes et des hommes», dira-t-il. Pour mettre en valeur ces témoignages des richesses de la culture africaine à travers son histoire, les initiateurs ont choisi douze vitrines fabriquées par des artisans algériens sous la conduite du fondateur de l’institution Faabba. Ce musée a pour objectif d’accompagner le travail de la fondation qui consacre toute son énergie et son temps au rayonnement culturel du patrimoine africain et la de la fraternité algéro-afrcaine, déclare son fondateur. Selon ses fondateurs, le musée, qui dispose de la personnalité morale et de la capacité civile et exerce sur l’ensemble du territoire national et à l’étranger, se compose de trois entités : une salle d’exposition, un think tank et un centre de documentation-bibliothèque.
Abdelkrim Benbahmed a indiqué que le musée dispose de seize vitrines de différentes dimensions qui sont agencées par culture ou ensemble culturel homogène. Amoureux de l’histoire du berceau de l’Humanité, le couple a collectionné un grand nombre d’objets d’art, des outils du quotidien datant de plus de 1500 ans, des manuscrits, des pièces de monnaie de différentes époques, des armes anciennes.
Benbahmed a transformé sa demeure, sur les hauteurs d’Alger, en musée, où il expose 5 000 pièces collectionnées tout au long de son parcours. «Les ensembles culturels sont approchés dans une première approximation, par les ensembles linguistiques», a-t-il noté. S’agissant des objets exposés, il fait savoir que «des ethnies utilisent dans leurs rituels des animaux ou représentations zoomorphes».
C’est d’ailleurs pourquoi «des outils en forme de panthères, d’éléphants, d’araignées sont utilisés par ces peuples dans leur culture». Le couple a collecté des objets de valeur dans le but de faire connaître le continent dans ses relations avec l’Algérie à travers, notamment, leur itinéraire. Pour Benbahmed, qui porte l’Afrique dans son cœur, le musée est une démarche sensible pour la première commémoration de la perte de son épouse. La fondation Benbahmed-Faabba est née le 2 septembre dernier. C’est une institution à caractère privé, apolitique et sans but lucratif. L’idée de la fondation a été largement inspirée par Amina, disparue il y a un an.
Sihem Oubraham