Fête de la victoire : «Djazairouna» en spectacle à l’Opéra d’Alger

Signé Fatima Zohra Namouss, le spectacle chorégraphique «Djazairouna» a été présenté samedi soir à l'Opéra d'Alger Boualem-Bessaïeh

Les rideaux s’ouvrent sur une danse exécutée en solo. Pas pour longtemps. Car la scène prestigieuse de l’Opéra d'Alger sera vite envahie par une quarantaine de ballerines et de danseurs pour présenter un spectacle chorégraphique époustouflant qui relate, dans la beauté des gestes et la grâce des mouvements, l’épopée anthologique et la grande histoire de la guerre de Libération nationale. L’occasion s’y prête avec la célébration du 60e anniversaire des Accords d’Evian et du cessez-le feu. Une date symbole incarnant la victoire des luttes émancipatrices du peuple algérien. La nouvelle génération du ballet de l'Opéra d'Alger s'est dépensée sans compter, sous les projecteurs de la scène et un public, certes peu nombreux, mais connaisseur. Ce fut une belle mosaïque de danse contemporaine. Vêtus de leurs beaux atours, de tenues traditionnelles et uniformes de l'ALN, servis par un fond musical fait de chants patriotiques émouvants, les membres du ballet ont rivalisé de synchronie. La scénographie de «Djazairouna» est l’œuvre de Moussa Noun, alors que Salim Souhali a concoté la «bande son». Zoubida Setti a conçu les costumes et accoutrements. Eclairage feutré ou vif, un décor de style mauresque qui fige le temps et les faits, le spectacle s’est livré en plusieurs tableaux. Séquence maquis, la salle de tortures, la Femme sans laquelle aucune lutte victorieuse n’est possible, les geôles et cachots des prisons où l’armée coloniale commettait l’arbitraire resté impuni, bref, une rétrospective, un chapelet de la souffrance et de la misère infligées par l’homme oppresseur à l’homme oppressé. Dans la joie de la souveraineté retrouvée, le spectacle s'achève avec la voix de stentor du regretté Aissa Messaoudi, l’inimitable voix de la glorieuse radio «Sawt al Djazaïr» (la voix de l'Algérie) annonçant l’imminence de l’indépendance.
L’hymne national retentit sous une éclosion de drapeaux algériens scintillant sous les projecteurs de la scène sur la musique «El hamdou lilah ma bqa el istiemar fi bladna» pour une Algérie libre et indépendante. Enthousiasmés et subjugués par la performance des ballerines, les présents ont chaleureusement salué les artistes à travers des applaudissements des plus nourris et des salves de youyous. «Djazairouna» est un vibrant hommage rendu à nos valeureux martyrs.

Sihem Oubraham

 

Sur le même thème

Multimedia