Lounis Aït Menguellet en apothéose à l’Opéra d’Alger

Ph. A. Asselah
Ph. A. Asselah

Plus de deux heures durant, la vedette de la chanson kabyle a régalé, dans la soirée de dimanche, la foule de l’Opéra d’Alger. Un public venu nombreux, majoritairement des villes limitrophes de la capitale, pour une soirée purement nostalgique.

L’ample salle de l’Opéra d'Alger, s’est avérée exiguë pour contenir le public très nombreux, constitué essentiellement de familles venues de plusieurs villes du pays. On pouvait distinguer différentes immatriculations, nous citons à titre d’exemple Boumerdès, Bouira, Béjaïa, Tizi-Ouzou, Blida, etc. Présente au concert, la ministre de la Culture et des Arts, Soraya Mouloudji, a déclaré qu’elle était venue «assister au concert de l’une des plus grandes icônes de la chanson algérienne», qui a célébré durant toute sa carrière, l’»amour de l’Algérie, son patrimoine et les valeurs de l’humanisme».
C’est dans une grande joie et un abîme d’émotions que le joaillier du verbe et l’interprète de la chanson kabyle a jeté ses hôtes. Un spectacle inouï, dans un bel hommage à la parole, octroyé par le rossignol de la chanson kabyle devant un public galvanisé. Lounis Ait Menguellet a été majestueusement reçu par ses fans, dans une scène aux couleurs multiples sous les projecteurs, l’idole a été accueilli à bras ouverts sous un tonnerre d’applaudissements et un florilège de youyous pour une soirée en apothéose en perspective. «Après une absence forcée de trois années de la scène artistique pour cause de pandémie, nous voilà réunis à nouveau, espérant que nous nous reverrons plus souvent», a déclaré d’entrée Lounis Ait Menguellet, visiblement ravi de retrouver son public. Accompagné de son orchestre, brillamment dirigé par son fils Djaâfar à la flûte et à la guitare, Lounis Aït Menguellet a gratifié les présents de plusieurs de ses célèbres chansons tirées de son riche répertoire de plus de deux cents titres, dans une ambiance voltige. Le chantre de la chanson amazighe a interprété en deux parties ses vingt-trois pièces, servies par une distribution musicale judicieuse. Le la de la soirée a été donné par le titre «Izurar ghaf idurar» (des colliers sur des montagnes). En eucharistie parfaite, un florilège d’applaudissements et de youyous retentissant à chaque entame d’»istikhbar» dans une variation rythmique ascendante, au grand plaisir d'un public de fans qui a vite cédé au déhanchement.
Lounis a fait voyager ses fans, il leur a fait revivre des pans entiers de leur jeunesse, d’espoir et doutes qu’il a brillamment restitués dans ces chansons par la force du verbe. Ainsi le public a eu à savourer, «Chaâl’tagh thafath» (allumez la lumière), «Thamourth ennegh» (mon pays), «Svar ay ouliw» (patiente ô mon cœur), «Ourdjigh» (j'ai attendu), Adu ghalen» (Ils reviendront), «Thelt yyam» (trois jours de ma vie) et l'incontournable « JSK», «L'Ghorva'n' 45», «Thamettuth», «Imusniw» et «ketchini Ruh nekki Adh'qqimegh» (toi parts moi je reste), tous les textes du répertoire avec l'artiste au charisme imposant, qui a livré une prestation haute, à sa dimension, auréolée de youyous et d’applaudissements nourris. Après les spectacles d’Akbou (Bejaïa), et Alger, à la salle Atlas et à l’Opéra d’Alger, Lounis Ait Menguellet, est attendu à Oran ainsi qu’à Tizi-Ouzou, pour s’envoler ensuite, en juin prochain à Montréal (Canada), puis au Mans (France), selon le programme de sa tournée.
Sihem Oubraham

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