Constantine, le festival international de malouf est de retour

De notre bureau :  Issam Bouleksibat

Absent depuis 2017 et une dixième édition en demi-teinte, le festival international de malouf  est de retour à Constantine, avec, en guise de slogan, «Le malouf, la citadelle de Constantine et son école éternelle». Cela renseigne sur la volonté des organisateurs, à leur tête le nouveau commissaire Lyes Benbakir, de rendre hommage à la ville et aux figures tutélaires de ce patrimoine musical, héritier de la tradition arabo-andalouse.

C’est, donc, sans surprise que les cinq soirées programmées, une fois n’est pas coutume, au Zénith de Constantine, soient principalement consacrées à des artistes du cru, à commencer par celle intitulée, à tout seigneur tout honneur, « Kibar el-Madina » («Les grands de la ville»), laquelle sera animée par les «cheikhs» Salim Fergani, Ahmed Aouabdia, Toufik Touati, Mohamed Cherif Zaârour, en plus de l’artiste bônois Dib Laâyachi et la chanteuse tunisienne Chahrazed Helal, par ailleurs docteure en musique et musicologie, diplômée de l’université de la Sorbonne. La deuxième soirée, « Saoul el-Madina », ce qu’on peut traduire par «Le charme de la ville», mettra en vedette les artistes Abderrachid Segueni, Abbas Righi, Riadh Khalfa, Kamel Bouda, Hakim Bouaziz et Hassan Bramki, avec comme invitée d’honneur Anissa Gouizi, cantatrice italo-algérienne, récompensée par le prix du meilleur talent au festival international Fara Jaz Music en 2014. Jeudi, ce sera au tour des «Ambassadeurs et enfants de la ville » : Mourad Fergani, fils du regretté maître Hadj Mohamed Tahar, et Merouane Belaâla, tous deux établis en France, Fateh Rouana de Skikda ainsi que Mebarek Dakhla et Kamel Bennani, fils de l’autre icone du malouf, feu Hamdi Benani, en provenance de la voisine Annaba. La soirée sera co-animée par diverses troupes, à l’image des associations Maqam et Layali al-Andalous ainsi, le conservatoire municipal de Béjaïa ainsi que le groupe Chouhadaâ Kaâm de Tripoli (Lybie), en guise d’invité. L’avant-dernière soirée sera entièrement dédiée aux artistes féminines. Intitulée comme de juste «Sahrat el-Gandoura wa Hraïr el-Madina », elle verra la participation de Naïma Dziria (Alger), Meriem Benallal (Tlemcen), Dounia el-Djazaïria (Constantine), Nada Rayhane (Tizi Ouzou) et de la Libanaise Jahida Wehbe. Enfin, le commissariat du festival a décidé de consacrer la clôture à la relève, en programmant les jeunes artistes Adlène Fergani, Malek Chelloug, Nazim Lemnouar, Mohamed Amine Bounah et le Turc Hamdi Demircioğlu. En marge des récitals, les organisateurs ont prévu plusieurs activités qui s’étendront sur la durée de cette édition. Dans ce contexte, des conférences seront données par des spécialistes du malouf et de la musique andalouse, comme Chahrazed Helal, Abdelkader Bendaâmache et Abdallah Hammadi. De leur côté, Abdelmalik Merouani, Tahar Bounaâs, Sofiane Bouchama et Abdelhakim Bouchefra animeront des ateliers dédiés, respectivement, au luth, au f’hâl (flûte), à la darbouka et au qanun. En parallèle, se tiendront dans le hall du zénith des expositions de tenues traditionnelles, d’art culinaire et d’instruments liés au malouf. Par ailleurs, des balades pédestres dans la vieille ville sont prévues à l’attention des hôtes de Constantine, de même que des visites aux monuments et sites qui font la réputation de la capitale de l’Est, les ponts et le palais de Hadj Ahmed Bey en premier. Enfin, des hommages seront rendus aux maîtres disparus de la musique classique constantinoise, à commencer, demain, par Hadj Mohamed Tahar Fergani et Rabah Bouaziz, Makhlouf Zouaoui et Kaddour Dersouni (mercredi), Hamdi Benani et Ahmed Hamma (jeudi), Laïd Fennikh et Hamoudi Benhamoud (vendredi) et Hamou Fergani et Maâmar Benrachi (samedi).
I. B.

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