Conférence de presse sur «Holom project» : Le théâtre comme thérapie socio-scolaire

Ph : A-Asselah
Ph : A-Asselah

Une conférence de presse de présentation du projet «Holom Project» a eu lieu hier au TNA en présence de l’équipe théâtrale de Mascara. Un projet de société qui donne des couleurs aux élèves des écoles des quartiers populaires à travers le quatrième art. Pour Abdellah Hamel, directeur du théâtre régional de Mascara (TRO), cette initiative est un projet réalisable pour l’épanouissement des enfants scolarisés. Adepte du théâtre populaire, il évoque la nécessité de rompre avec la rigueur du théâtre à l’italienne et d’aller vers des spectacles de rue, à l’école et partout en ville. « Ce projet s’inspire de la citation de Larbi Ben M’hidi : «Jetez la révolution dans la rue, le peuple s’en emparera.» «Nous voulons jeter le théâtre dans la rue et le milieu scolaire pour casser l’image stéréotypée de l’enfant studieux à l’école algérienne. Nous voulons aider les enfants qui rencontrent des difficultés dans leur scolarité dans toutes ses dimensions.» En cours depuis le 10 janvier jusqu’au 16 juin, «Holom Project» a débuté par un stage bloqué de 45 jours de dix-sept spécialités théâtrales et d’art-thérapie. Des artistes confirmés comme Nabil Asli, Mohamed Frimehdi ont formé ces jeunes pour retenir cinq encadreurs, comme l’explique Mokhtar Hocine, metteur en scène et porteur du projet. «Les cinq formateurs retenus ont assuré 9 spectacles dans 9 écoles différentes. Chacun s’occupe par la suite d’animer les ateliers et spectacles, sous la supervision de plusieurs psychologues.» Une présence psychologique impérative de cinq spécialistes, chapeautée par le Dr Djadouni qui fait très attention à l’écriture des textes des pièces avec les dramaturges. Un projet destiné aux enfants scolarisés dans des écoles des quartiers populaires, dont le célèbre Baba Ali de Mascara, qui souffrent de difficultés scolaires, de réceptivité, de concentration et d’adaptation avec leurs camarades de classe et leurs enseignants. Dix spectacles dont l’histoire est tirée des expériences personnelles d’enfants issus de milieux défavorisés. «Quand l’enfant joue dans un spectacle un rôle sur une thématique qui traite de problèmes dont il souffre, c’est déjà une auto-guérison. C’est bénéfique également pour ses camarades qui peuvent s’identifier à l’histoire et surtout pour les parents qui œuvrent à corriger leurs erreurs conjugales en présence de l’enfant», ajoute-il avant de rappeler la présence important des parents qui sont les premiers responsables des élèves. Mokhtar Hocine appelle à plus de soutien afin de donner une portée nationale à son projet tout en remerciant certains partenaires privés, à l’exemple d’une ophtalmologiste qui a fait don de lunettes à des enfants pauvres. Un projet de société de thérapie artistique qui évite surtout à la jeunesse de sombrer dans la délinquance à cause d’un divorce ou de la pauvreté. Pour Rabie Guechi, encadreur de la spécialité improvisation, ce projet est une «révolution réelle et une véritable opportunité pour le développement de l’Algérie dont les enfants restent le principal potentiel».

Kader Bentounes

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